Congo - ENI de Dolisie : L'établissement sauvé in-extrémis des arbres d'agrément devenus une menace

Du 25 au 27 décembre 2023, conduits par Joseph Mabi leur directeur, le personnel administratif et les étudiants de l’École Normale d'Instituteurs (ENI) de Dolisie dans le département du Niari (sud), ont procédé à une vaste opération d'abattage et désouchage des arbres d'agrément qui s'élevaient dans la cour de l'établissement construit en 1977 pour résoudre le problème de manque criard d’effectifs d’enseignants qui faisait défaut au Congo-Brazzaville.

En dehors de ses bâtiments légendaires qui ont vu passer des générations de futurs enseignants, le paysage de l'ENI de Dolisie, c'était aussi ces arbres qui s'élevaient majestueux dans la cour, définissant un environnement où il faisait bon vivre.

Pourtant, ces arbres qui ont pris de l'âge en subissaient aussi le poids, même si rien ne le laissait paraître.

Geignant par grands vents, se tordant ou pliant sous l'effet des bourrasques, ces arbres qui se redressaient toujours perdaient pourtant de leur robustesse, sous l'effet conjugué des éléments météos et de l'âge.

Un sondage systématique des différents arbres a démontré que tous les arbres étaient quasiment pourris.

Du coup, un danger permanent planait sur les bâtiments en ces temps de fortes pluies, surtout que la chute d'un seul arbre pouvait en entraîner d'autres dans une vague des plus catastrophiques.

Faute de disposer des moyens financiers conséquents pour recourir aux services des bûcherons professionnels, pour cette tâche à l'évidence périlleuse, le directeur de l’École Normale d'Instituteurs de Dolisie, Joseph Mabi, a fait avec les moyens de bord en mobilisant son monde pour ce qui devenait une action de sauvetage de l'établissement.

Ainsi, trois jours durant, du 25 au 27 décembre 2023, ils ont abattu les arbres, mis en rondin, désouché avec autant de courage que d'abnégation.

« C’est vraiment le sens de la responsabilité des vies et des bâtiments de l’ENI. Il ne se passait plus un grand vent sans qu’une branche de ces arbres ne tombe. Devant la menace, nous avons porté l’affaire au conseil d’administration qui, devant le danger que représentaient ces arbres nous a autorisé la coupe. La Direction départementale des Eaux et Forêts a fait autant. Voilà pourquoi on a décidé de les couper afin de travailler à l’abri de la peur », nous a confié Joseph Mabi.

Désormais, le décor qu'offre l'ENI de Dolisie dépourvu de ses arbres est certes inhabituel, mais il est celui d'un établissement dont les bâtiments auraient bien pu s'écrouler dans la chute des arbres qui faisaient sa beauté.

Au moins Joseph Mabi et ses femmes et hommes peuvent se satisfaire de leur opération sauvetage, qui plus est, en ayant fait beaucoup avec presque rien.

Bravo Mesdames et Messieurs.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville