Congo : La Commission Justice et Paix fustige le projet BaCaSi de Total Énergies

La Commission Justice et Paix de Pointe-Noire a publié son rapport de suivi du projet BaCaSi de Total Énergies, intitulé " La compensation carbone au prix des droits humains", le 22 novembre courant à l'hôtel de l'ACERAC de Brazzaville. Au cours de la conférence de presse, Brice Makosso, le Secrétaire Permanent de ladite Commission et Alain Louganana, le Responsable de la recherche et assistance juridique, sont revenus sur le caractère inadapté et la dangerosité du projet sur les populations de Ngo et les environs, dans le département des Plateaux.

En effet, ce rapport, qui s'interroge sur la compensation carbone au détriment des droits humains, donc des populations est-elle la bienvenue ? Répond-elle aux besoins et aux desideratas des populations ?

Par ailleurs, la Commission Justice et Paix, publie ce rapport : " pour rendre compte de la réalité des personnes impactées par le projet BaCaSi ; porter leur voix et formuler des recommandations qui soient fondées sur leurs demandes. Ce rapport s'appuie sur les informations recueillies lors de différentes missions de terrain et d'échanges avec les personnes impactées par le projet à Ngo", ont-ils spécifié. "Ainsi que sur des échanges qui ont eu lieu dans le cadre d'un dialogue initié avec Total Énergies et ses partenaires dès novembre 2022", stipule ledit rapport.

En outre, les deux interlocuteurs ont relevé un aspect très négatif et ont décrié l'expulsion des populations entières de leurs terres arables. Il faut signifier que toutes ses populations sont des agriculteurs et vivent de leurs activités agricoles et autres. Ce changement d'usage des terres et la restriction de l'accès au périmètre du projet ont de facto impacté de façon négative certains membres de la population locale.

Les populations autochtones quant à elles affirment s'être vu refuser l'accès aux forêts pourtant essentielles à leurs ressources vivrières.

Eu égard à ce qui précède, quelques recommandations ont été initiées, entre autres : au regard des manquements constatés puis soulignés, des actions de remédiassions pour les personnes impactées par le projet BaCaSi doivent être engagées par les porteurs du projet et l'état congolais ; l'introduction de garde-fous contraignant dans la structure et le fonctionnement des marchés carbone est indispensable afin de s'assurer que le respect des droits humains demeure une considération primordiale de ces dispositifs.

Cela implique de renoncer à la comptabilité du carbone séquestré comme source d'atténuation, et d'engager des mesures politiques pour réduire réellement les émissions de gaz à effet de serre.

VALDA SAINT-VAL / Les Echos du Congo-Brazzaville