Sortie en salles du documentaire musical français «Tonton Manu » consacré à Manu Dibango ce mercredi

«Tonton Manu » est un documentaire musical français réalisé par Thierry Dechilly et Patrick Puzenat, dont la sortie en salles est prévue ce mercredi 20 octobre 2021 à Paris en France. Il est consacré au musicien camerounais Manu Dibango, décédé au petit matin du mercredi 24 mars 2020 à l’hôpital de Melun en région parisienne, après avoir été testé positif au Covid-19.

Durant les cinq dernières années de sa vie, Manu Dibango parcourut le monde comme jamais pour honorer les sollicitations de ses admirateurs. Alors octogénaire, son aura suscitait de nombreuses invitations.

À New-York, à Rio, à Douala, à Londres, à Paris, il répondait présent et nourrissait les séquences d’un documentaire réalisé par Thierry Dechilly et Patrick Puzenat.

Ce film sera sur les écrans français ce mercredi 20 octobre 2021.

Derrière son rire tonitruant, Manu Dibango ne révélait que très rarement ses doutes, ses fragilités, ses fêlures. L’œil d’une caméra parviendra pourtant à percevoir quelques intimes émotions du chef d’orchestre.

«Tonton Manu » n’est pas une œuvre biographique, mais la balade transcontinentale d’un homme chaleureux de retour sur les terres de sa jeunesse. Retrouver le collège de Saint-Calais où il fut scolarisé en 1949, arpenter les rues de Harlem où il connut un succès foudroyant en 1972 grâce au titre Soul Makossa, accepter les honneurs d’Abidjan où il dirigea l’orchestre de la Radio Télévision ivoirienne en 1976, se perdre dans les clubs parisiens où il découvrait le jazz dans les années 50, tous ces instants de mémoire marquent les étapes d’une vie palpitante dont la force narrative rejaillit sous nos yeux attendris.

Commentée par quelques témoins et amis prestigieux (Yannick Noah, Courtney Pine, Wally Badarou, Ray Lema, Omar Sosa…), cette plongée dans les souvenirs de Manu Dibango éclaire son cheminement artistique au fil des décennies. Soudain, le compositeur, trop souvent mésestimé, rayonne et nous éblouit.

Sa rigueur en studio, son amabilité professionnelle dans les médias, sa solide présence sur scène, son altruisme attentif, son humilité sincère, illuminent ce portrait attachant.

Les petites anecdotes et réflexions captées durant le tournage trahissent subrepticement la destinée unique de ce saxophoniste et vibraphoniste de talent qui ne se vantait pas, ne fanfaronnait, ne se targuait pas d’avoir croisé les grands de ce monde.

Comme le montrent les 90 minutes de ce road movie haletant, Manu Dibango mettait à profit sa notoriété pour défendre certaines convictions : l’histoire, le patrimoine, l’éducation, le partage, la tolérance.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville