Congo – Justice : Le directeur du CEG Nganga Édouard pris en flagrant délit de tentative de viol

Hervé Manana 49 ans, célibataire, père de 4 enfants, a été présenté devant le procureur de la République André Oko Ngakala, lundi. Ce directeur du CEG Nganga Edouard à Brazzaville, a été interpellé en flagrant délit de tentative de viol sur des filles mineures, élèves audit collège.

Un véritable prédateur que ce directeur de collège qui a reconnu qu’il se livrait à cette pratique depuis quatre ans déjà.

Dans le bureau du procureur où était conviée la presse, quatre victimes, toutes âgées de 14 ans, élèves en classe de troisième, ont expliqué ce qu’elles avaient subi de la part de leur directeur.

Toutes ont évoqué des attouchements, après des menaces diverses et répétées, en rapport avec leur scolarité pour les contraidre à accepter de faire la volonté du directeur.

Le mode opératoire était toujours le même. Le directeur conviait les filles dans son bureau, les intimidait et tentait d’abuser d’elles.

Certaines de celles qui ont déposé devant le procureur, ont évoqué des attouchements non consentis, après la menace de ne pas se voir inscrites sur les listes d’examen.

Devant le procureur qui lui a demandé si ces jeunes filles l’ayant accusé de tentative de viol mentaient, l’homme a reconnu qu’elles disaient bien la vérité. Une façon sans doute de plaider coupable.

Les manœuvres du directeur ont été mises au jour, quand il a voulu s’attaquer à une jeune fille à la vie bien rangée, il va s’en dire pieuse.

Celle-ci a repoussé les avances du directeur, y compris sous la menace de voir son nom disparaître de la liste des candidats au brevet d’études du premier cycle, BEPC.

Alors qu’elle avait accepté le rendez-vous du directeur l’ayant convié à arriver très tôt à son bureau samedi matin, la jeune fille en a parlé a ses parents. Ceux-ci ont eu recours à la police qui s’est présentée à l’établissement.

En arrivant, le directeur qui avait pourtant vu le véhicule ‘’BJ’’ de la police garée au voisinage de l’établissement, était loin de se douter qu’il était là pour lui.

Afin de commettre son forfait en toute quiétude, le directeur avait pris le soin de demander au personnel de bureau de prendre son week-end, surtout qu’il n’y avait pas beaucoup de boulot en ce samedi, leur avait-il dit.

Quand la jeune fille s’est présentée, le directeur l’a aussitôt enfermée dans son bureau et a commencé à se dévêtir.

Entretemps, la jeune fille a envoyé un texto à ses parents, leur signifiant que le directeur était sur le point d’abuser d’elle.

La police a fait irruption, trouvant le directeur « en tenue d’Adam », à ses côtés, la jeune fille tremblotante.

Il va s’en dire que de nombreuses jeunes filles ne se sont pas encore annoncées pour diverses raisons. Le procureur a demandé au colonel qui supervise l’enquête au niveau du commissariat central, de continuer les investigations.

En attendant la fin de la procédure Hervé Manana est encore dans les geôles de la police, desquelles il partira vers la maison d’arrêt, à la fin de l’enquête de police.

L’acte d’Hervé Manana n’est pas un fait isolé. Dans de nombreux établissements, surtout en zones rurales, de nombreux enseignants aux mœurs douteuses, abusent régulièrement de leurs élèves, profitant de l’autorité qu’ils ont sur elles.

Les jeunes filles qui osent refuser, ont souvent une scolarité difficile et manquent de voies de recours.

Quand ils sont identifiés, leurs petits amis, élèves comme elles, subissent également les foudres des professeurs et sont sanctionnés pour un prétexte ou un autre.

Très peu d’autorités administratives osent donner des suites à ces dénonciations, pour ne pas s’attirer la colère des enseignants qui refuseraient de servir dans les établissements de leur circonscription administrative. En voulant régler un problème, ils créeraient un autre problème, plus grave à leurs yeux, que les contraintes imposées à une jeune fille.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville/Avec la gracieuse autorisation du Troubadour de Brazzaville