Coronavirus : A Dolisie et à Pointe-Noire, des populations ont faim

A Dolisie et à Pointe-Noire, les populations précaires reçoivent des aides alimentaires mais celles-ci pourraient s’avérer insuffisantes, au risque de raviver la crise sociale. Les gens ont faim, les enfants n’ont plus à manger témoignent de nombreux congolais interrogés.

Beaucoup des congolais à Dolisie et à Pointe-Noire subsistent grâce à l’économie informelle mais, avec le confinement, ils ne peuvent plus vivre de ces petits jobs, ni aller au marché.

Le scénario à Dolisie et Pointe-Noire est trop macabre pour être compris. Les gens perdent leurs moyens de subsistance et leurs revenus et, dans le même temps, les chaînes d’approvisionnement sont perturbées. Ce double effet risque alors d’accroître à la fois l’ampleur et la gravité de la faim.

L’impact potentiel sur les personnes souffrant d’insécurité alimentaire dans ces deux grandes villes congolaises est extrêmement préoccupant, la classe moyenne urbaine, les travailleurs journaliers et ceux qui travaillent dans les secteurs informels et de services devenant soudainement vulnérables à la pauvreté et à la faim.

La famine pourrait menacer deux fois plus de personnes fragilisées, à cause des répercussions économiques de la crise sanitaire mondiale. Des gens qui avaient besoin d'aide vont avoir besoin d'aide plus longtemps et de nouvelles personnes vont se retrouver en situation d'insécurité alimentaire à cause du Covid-19.

On rappelle que le 30 avril dernier, dans son message sur la riposte au Covid-19, le président congolais, Denis Sassou N’Guesso a réitéré, dans le domaine social, ses directives au gouvernement pour organiser des transferts monétaires au profit de 200.000 ménages les plus vulnérables, dont 100.000 à Brazzaville, 60.000 à Pointe-Noire et 40000 dans les départements. La somme totale allouée à 10 milliards de francs CFA.

Le confinement actuel s’étendra du 1er au 15 mai 2020. Au cas où les résultats observés se révélaient au fur et à mesure encourageants, le gouvernement pourrait alors étudier, au même moment, un plan de déconfinement ordonné, applicable par palier à partir du 16 mai 2020.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville