Congo – Covid-19 : Le ministère de la Santé ’’décapité’’

La Ministre de la Santé, Jacqueline Lydia Mikolo a présenté la situation de la pandémie du Covid-19 au Congo, au cours d’un point de presse animé vendredi 24 avril. Une occasion pour la ministre, de rendre hommage à ses collaborateurs entièrement investis à la tâche, au départ, quasiment les mains nus, au point que nombre d’entre eux sont touchés par le coronavirus.

Depuis la survenue de la pandémie du coronavirus au Congo, les services de santé sont en première ligne pour endiguer autant la propagation de la maladie, qu’assurer la prise en charge des personnes infectées.

Si, à l’instar des autres pays, même les plus nantis, les choses ont mis du temps à s’affiner au Congo, le dispositif est en passe de prendre ses marques avec des avancées substantielles au plan des tests révélateurs de la maladie. Désormais, le pays compte trois laboratoires à même de réaliser les tests avec autant de réactivité et d’efficacité, en un temps record. « Testez, testez, testez ! » a recommandé l’OMS.

« Une bonne partie de notre stratégie est basée sur l’intensification des tests. Nous avons aujourd’hui trois laboratoires qui sont capables de donner des résultats du Covid-19 en PCR. Cette politique fait que nous allons avoir pendant quelques jours un nombre important de cas. Mais c’est parce que nous avons intensifié le dépistage », a précisé la ministre.

Le Covid-19, « n’est pas une maladie honteuse », a dit Jacqueline Lydia Mikolo qui récuse toute dissimulation par elle de son éventuelle atteinte par la maladie. Une rumeur infondée, a dit la ministre qui a par contre confirmé de nombreux cas parmi ses collaborateurs.

« Plusieurs de mes collaborateurs, une vingtaine, sont positifs au Covid. Sous d’autres cieux, ils seraient considérés comme des héros. Le cabinet du ministère de la Santé a été durement touché. Je dirai presque décapité. Nous l’assumons. Ces personnes ont travaillé à mains nues depuis le premier janvier 2020, ils sont sur le front et ont travaillé 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 presque, à s’occuper des sites de prise en charge, des arrivées des passagers, de mettre en place les structures. Ils n’ont ménagé aucun effort et je pense qu’au bout d’un moment, le corps a lâché. Ils ont été tous responsables. On devrait leur être reconnaissant. »

Désormais, Jacqueline Lydia Mikolo sera face à la presse tous les vendredis, afin de faire en toute transparence, un point d’étape, de la situation du Covid-19 au Congo.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville