Brazzaville : l’Unicef confirme de nombreux cas de malnutrition à Madibou

Des équipes de l’Unicef et de l’Ambassade du Japon au Congo, ont pu passer quelques heures pour une campagne de dépistage des cas de malnutrition dans le quartier Kombé à Madibou, dans le 8ème arrondissement de Brazzaville et y ont découvert une situation très délicate. Le taux de la maladie chez les enfants de six mois à cinq ans est d’environ 10%, alors que la norme nationale est à 7%.

«Nous sommes en pleine campagne de dépistage des cas de malnutrition dans ce quartier. Nous sommes déjà à près de deux cent cinquante enfants depuis hier et nous sommes à une prévalence déjà de malnutrition de l’ordre de 10,06% alors que le taux national est autour de 7%. Il y a un réel problème, il faut bien des appuis pour que nous dépistions ces enfants en vue de les prendre en charge », a déclaré le médecin nutritionniste et urgentiste, le Dr Alain Bikindou.

Selon lui, la malnutrition étant un problème de santé publique, après le dépistage, les enfants seront pris en charge pour éviter qu’ils puissent arriver à l’étape de la malnutrition sévère.

Les besoins sont énormes dans ce quartier. De nombreux enfants de Kombé sont très affaiblis.

Logements exigus et insalubres, difficultés extrêmes à se nourrir convenablement, à accéder à l’eau potable et à se procurer l’énergie nécessaire, difficultés à trouver un emploi décent et suffisamment rémunérateur, c’est désormais le vécu quotidien de plusieurs congolais, au point où manger pour les adultes comme pour les enfants, la pauvreté aidant, devient un véritable cauchemar.

Selon les statistiques officielles, le pays a enregistré un taux de chômage de 34,2% en 2011, touchant de plein fouet la tranche des 25-35 ans, alors que les jeunes représentent 60% des 4 millions de Congolais.

Depuis quelques années, l'Unicef demande au gouvernement congolais d'affecter 20 % des recettes pétrolières à l'enfance, considérée comme une "couche vulnérable".

On rappelle que le Congo est un pays producteur de pétrole, une ressource qui contribue à plus de 80% aux recettes de l'Etat. Mais près de 50% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Des ONG dénoncent régulièrement le manque de transparence dans la gestion des revenus pétroliers.

Edwige KISSINGER / Les Echos du Congo Brazzaville