Entre hostilité et rivalités régionales, le préfet de la Likouala limoge une cinquantaine de fonctionnaires

Sur plusieurs notes de services successives signées entre le 31 mars et le 4 avril, le préfet du département de la Likouala, Gilbert Djombo Bomodjo a « suspendu et remis à la disposition de leurs ministères de tutelle à Brazzaville » cinquante-un agents de l’État dont plusieurs directeurs départementaux.

Gangstérisme administratif excès de zèle ou simples représailles nées des rivalités régionales, ce sujet devenu une préoccupation majeure, a été abondamment évoqué au cours de l’assemblée générale des ressortissants de la Likouala organisée le 9 avril à Brazzaville sous la direction du ministre Henri Djombo.

Les filles et fils de ce département ont condamné les sanctions infligées à certains agents de l’État par le préfet de la Likouala Gilbert Djombo Bomodjo. Selon eux, ces cadres ont été sanctionnés pour des raisons politiques. 

« La vraie réconciliation doit commencer au niveau des dirigeants car nous sommes à une troisième réconciliation du genre.  La Likouala ne doit pas être prise en otage par les aînés. Ce qui a divisé les filles et fils de la Likouala c'est l’intérêt politique », ont-ils indiqué.

D’après le document prouvant leurs sanctions, ces fonctionnaires sont issus de plusieurs ministères. Ils ont été sanctionnés et remis à la disposition de leurs ministères le 31 mars, pour les uns et le 4 avril, pour les autres, par le préfet. Ce dernier les a remplacés dans l’immédiat par d’autres agents.

Cette question n’a pas laissé indifférent le ministre de la Fonction publique et de la réforme de l’État, Gilbert Mokoki. Il a expliqué qu’il a été interpellé par la directrice de l’enseignement secondaire pour ce dossier. « Ces sanctions ne concernent pas seulement les ressortissants de la Likouala, c’est un problème administratif », a-t-il indiqué.

Le président du comité de suivi, Marius Mouambenga a, pour sa part, invité tous ceux qui possédaient les documents relatifs à cette affaire de les lui partager afin qu'il s’enquiert de la situation et mène des investigations.

Après dix ans de division et d’hostilité entre les filles et fils de la Likouala, la réunion du 9 avril affichait une visible volonté d'unité entre eux. La rencontre avait pour objectif de vulgariser les conclusions de la réunion du 5 mars dernier, initiée par les sages et notables de ce département afin de mettre fin aux hostilités et divisions qui régnaient au milieu de ces cadres.

L’assemblée générale de Brazzaville a réuni les hauts cadres de cette contrée, les jeunes ainsi que les Congolais de la diaspora.  L’ordre du jour a porté sur : la réconciliation des cadres de la Likouala,  la mise en place d’une coordination pour la préparation de la municipalisation accélérée de 2018, ainsi que l’élection  du président Denis Sassou Nguesso.

Arielle KAMBISSY