L’UPADS divisé à Mayoko le fief de Pascal Lissouba face à la candidature de Pascal Leyinda aux législatives 2022

Le Congo se prépare pour les élections législatives 2022. Avant ce scrutin, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), parti leader de l’opposition congolaise, fondé en 1991 par Pascal Lissouba, premier président élu du Congo qui fêtait le 2 septembre dernier son trentième anniversaire, apparait divisé face à la candidature du député sortant Alain Pascal Leyinda dans le district de Mayoko dans le Niari (sud). Un trouble dont veut se servir de son côté la majorité, pour discréditer l’Upads dans son fief traditionnel.

A l'origine de cette division, une pétition signée le 3 janvier 2022 par une cinquantaine des militants UPADS de Tsinguidi, le village natal de Pascal Lissouba, appelant les instances du premier parti de l’opposition congolaise de retirer sans condition la candidature d’Alain Pascal Leyinda aux législatives 2022. Une pétition des notables, sages et jeunes de Tsinguidi qui s'est vite transformée en expression de rage, de frustration et de révolte, notamment en réaction du comportement ou du langage narquois de leur député sortant, sa léthargie dans la prise en charge de certaines situations concernant les élèves et étudiants de Tsinguidi, ses promesses non tenues… But de la manœuvre : choisir un autre candidat avec le profil de rassembleur et altruiste. Surtout un fidèle aux convictions politiques du père fondateur de ce parti.

Une démarche qui laisse le parti de Pascal Lissouba perplexe sur les conséquences à leur donner.

Cette semaine, des upadesiens de la ville de Mayoko qui pensent que l’Upads n’est pas un « parti familial », ont appelé les instances du parti à maintenir la candidature d’Alain Pascal Leyinda aux législatives 2022 à travers des motions de soutien.

La candidature du député sortant qui a lieu sur fond de divergences au sein de l’Upads met en garde contre une candidate plus en forme que jamais : l’abstention. Cette année, ils seraient un tiers à envisager de rester chez eux et ainsi offrir à la ville de Mayoko un record dont elle se passerait bien.

Le décrochage est encore plus marqué chez les jeunes et notables qui dénoncent «l’ensauvagement» et le «dépeçage de l’Upads » à Mayoko, appelant les «bonnes volontés» de tous bords à barrer la route à Alain Pascal Leyinda aux prochaines législatives pour éviter aux militants de quitter le navire Upads en perte de vitesse depuis 25 ans sur toute l’étendue du territoire national.

Pour Pascal Tsaty Mabiala la reconquête du pouvoir passe assurément par l’unité et le rassemblement au sein du parti.

Mais à Mayoko, l’Upads ne reste plus que l’ombre de lui-même, un colosse aux pieds d’argile. Et la majorité et autres candidats indépendants aux législatives 2022 se frottent les mains…

Edwige KISSINGER / Les Echos du Congo-Brazzaville