Congo : Les congolais ont été dans leur majorité transformés en moutons ethniques (Alain Akouala Atipault)

La lutte pour le pouvoir et les richesses explique souvent les conflits ethniques et tribaux en Afrique. C'est surtout au sein des classes privilégiées que la compétition prend ce caractère. Il est évident que ce tribalisme empêche le développement de classes sociales. Et au Congo-Brazzaville, pour satisfaire des intérêts politiciens, le clivage Nord-Sud a été institué de façon insensée, sans aucune cohérence géographique. Alors qu'il aurait été plus judicieux, d'émettre ces considérations en fonction de la ligne équatoriale. Où s’arrête le Sud et où commence le Nord ? Avec une clarté biblique, et sur son compte Twitter, l’ex ministre congolais des Zones économiques spéciales, Alain Akouala Atipault, a déclaré que « ce clivage a permis aux politiciens dépourvus de vision collective pour l’édification d’une Nation, de faire de la manipulation ethnique et la majorité de nos compatriotes ont été transformés en moutons ethniques. Rajoutez à cela le syncrétisme ethnico - religieux. C’est la destruction ! ».

« C'est regrettable que l'on ait été induit sur ce chemin périlleux par une classe politique instrumentalisée, et que l'on ait considéré un seul instant que la sécession est une option. Vivement que la jeune génération rejette avec véhémence ces travers », a réagi Julian Assange.

Pour Alain Akouala, "ceux qui prônent la sécession au Congo-Brazzaville font de la surenchère politique irresponsable. Ils n’y croient même pas au fond d’eux, mais jouent avec les démons de la division qui pourront entraîner le pays dans des travers désastreux".

L’exclusion de la mentalité tribaliste et régionaliste dans les politiques et initiatives gouvernementales permettra certainement au pays de se développer de façon équilibrée, un gage de la paix et un meilleur contrôle des effets pervers d’un exode rural non maîtrisé.

Il est donc plus que nécessaire que de prendre des mesures énergiques pour éradiquer ce fléau qu’est le tribalisme politique. Comme l’on condamne tout fait raciste, le tribalisme qui en a les mêmes ressorts doit être traité de la même façon. Pour ce faire, il faudrait inscrire dans la loi fondamentale les peines qu’encourent celles et ceux qui en seront coupables. Les impacts de ce phénomène sont trop graves pour le développement économique, social et politique du pays pour ne pas prendre le risque de l’évacuer hors du champ du débat national pour le camoufler derrière le flou des idéologies ou comportements « politiquement corrects ».

Les médias congolais ont également un rôle important à jouer dans la conscientisation des populations en ce qui concerne le changement de mentalité sur cette question.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville