Congo : Remaniement du gouvernement !

La perspective d'un remaniement du gouvernement congolais avec des changements en profondeur, est désormais sur toutes les bouches. Qui part, qui reste, qui entre, le tuyau exclusif des Échos du Congo-Brazzaville.

Le séjour à Oyo du président de la république a été riche en spéculations de la part des congolais qui y ont vu un retrait pour peaufiner la nouvelle équipe gouvernementale que beaucoup souhaitent de tous leurs vœux.

En dépit des actions que le président Denis Sassou Nguesso a mené à Oyo et qui parlent d'elles mêmes, les congolais attendent de son retour à Brazzaville, l'imminence de la publication du nouveau gouvernement concocté à Oyo où l'avait rejoint le premier ministre Clément Mouamba, à l'occasion du lancement des travaux du Centre d'excellence de la localité. C'est presque sûr que cela se fera au retour de Denis Sassou N'Guesso de Kigali.

Parlant de Clément Mouamba, cette proximité affichée aux cotés du président de la république, fait dire « qu'il gardera la primature ».

En dépit du manque de rigueur dans la discipline gouvernementale vis à vis de certains de ses ministres, qu'on lui reproche, Clément Mouamba a su intégrer la feuille de route prescrite par le président de la république à l'action gouvernementale. Reste qu'il a besoin de disposer de tous les leviers de « chef du gouvernement » pour passer à une vitesse supérieure et conjurer la crise.

La crise économique en cours et les moyens de la résorber conduiront à l'évidence à la prise de mesures et de décisions impopulaires que le « député de Sibiti » est prêt à assumer, comme une thérapie de choc, douloureuse mais indispensable et au final salutaire.

Il va s'en dire que le nouveau gouvernement, dont le volume reflétera celui du moule des institutions de Breton-Woods, sera une équipe resserrée, faite davantage de technocrates que de « politiques ». La particularité en sera, la concentration des portefeuilles par pôles d’intérêts.

Ainsi, de nombreux membres de l'équipe actuelle ne seront pas reconduits dans la nouvelle dont la première différence se lira aux émoluments qui seront quasiment divisés de moitié.

Alors qui partira du gouvernement ?

Un renouvellement en profondeur s'impose, selon les congolais, afin de ne pas toujours voir les mêmes personnes en pane d'imagination et de créativité aux mêmes places.

Des indiscrétions font ressortir le fait que de nombreux ministres, compagnons de route de longue date du président de la république aimeraient prendre leur retraite et ils le lui ont fait savoir. Ils sont cinq ou six et parmi eux on citerait le ministre Pierre Oba des Mines et de la géologie, bien décidé à prendre du repos.

D'autres dont les noms sont régulièrement cités dans des enquêtes en cours vont à l'évidence partir du gouvernement. Leur présence qui y perdure est déjà contre-productive, du point de vue de l'image dont ils lestent désormais l'équipe gouvernementale, notamment dans la lutte contre les antivaleurs.

À leur corps défendant, leur sortie du gouvernement leur permettra plus de liberté devant la justice pour le cas échéant, défendre leur honneur jeté en pâture, sinon répondre des faits dans lesquels ils sont cités. Sur ce plan, les plus indexés sont les ministres Jean Jacques Bouya, Gilbert Ondongo ou Emile Ouosso.

L'élagage du gouvernement concernera également ceux et celles qui se seront simplement illustrés par la médiocrité dans la tenue de leur ministère. Dans de nombreux secteurs les résultats parlent d'eux mêmes.

Puis, il y a ceux dont l'inexpérience et les tâtonnements ont conduit à une perte de temps qui se résume à une absence de résultats.

Enfin, il y a les indisciplinées. Ceux et surtout celles dont la stature politique a outrageusement pris le pas sur le respect du à la hiérarchie, le respect tout court. Leur sortie du gouvernement est quasiment actée.

Aux cotés de ceux qui resteront, et qui sans doute se compteront cette fois-ci du bout des doigts, il faudra adjoindre d'autres à l'évidence très outillés dans leur domaine de compétence et engagés dans l'action, avec un probité et un sens de l'état irréprochables.

Il n'est pas exclu que des personnalités qui avaient quitté le gouvernement y reviennent, tout comme seraient pressentis des cadres issus de la diaspora pour y entrer.

Quoi qu'il en soit, bien malin celui qui dirait ce que Denis Sassou N'Guesso et Clément Mouamba ont arrêté au bord de l'Alima.

Alors, on attend !

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville