Denis Sassou Nguesso, unité de temps, unité de lieu...

De nombreux analystes et observateurs de la vie politique congolaise, attendaient du président Denis Sassou Nguesso, qu’il édifia le peuple congolais sur le processus de mise en place des institutions de la nouvelle République, lors de son message de fin d’année 2015. Une sorte de « deux en un ».

Plutôt que de brouiller ce message éminemment fondateur au détour de quelques paragraphes, dans celui du bilan de l’année qui s’achève et des vœux formulés, le président de la République a choisi la clarté dans ce que l’on pourrait qualifier de loi des trois unités.

Unité de temps ; le mardi 22 décembre 2015. Unité de lieu ; le palais du parlement avec ses députés, concentré de l’âme même du peuple dont ils sont l’émanation et les représentants. Enfin, l’unité de l’action ; le processus de mise en place des institutions de la nouvelle République, issue de la constitution du 25 octobre 2015.

Le président Denis Sassou Nguesso a ainsi justifié la nécessité de mettre en œuvre "la nouvelle dynamique" institutionnelle à travers un propos qui à tenue en haleine tant les personnalités présentes aux palais du parlement que le peuples congolais tout entier.

Entre volonté politique et conformisme juridique, Denis Sassou Nguesso a tranché pour une alchimie qui ne renonce ni à l’un, ni à l’autre, dans une transformation sans heurts de l’Etat et des institutions, garantissant de facto le renouveau sans en saper les fondements. Une espèce de bond dialectique avec en prime, l’élection présidentielle ramenée au premier trimestre de 2016, plutôt qu’en juillet comme prévu par l’ancienne constitution désormais dénuée de conditionnalité.

Il est vrai que l’action politique, quelle qu’en soit sa clarté, fédère rarement les personnalités de bords politiques opposés.

L'opposition congolaise regroupée au sein des deux plateformes politiques, le Front pour le respect de l'ordre constitutionnel et l'alternance démocratique (Frocad) et l'Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), a posé des préalables pour sa participation à la prochaine élection présidentielle de 2016. "Les plateformes Frocad-IDC réaffirment leur disponibilité à prendre part à la prochaine élection présidentielle, à condition que soient remplis de façon consensuelle les critères universels de préparation, d'organisation et de tenue du scrutin, ainsi que de proclamation des résultats", souligne le Frocad-IDC dans une déclaration rendue publique lue par son porte-parole, Guy-Romain Kinfoussia.

Des préalables contenus dans les conclusions des différents conclaves politiques dont les président de la République a missionné le ministre de l’Intérieur de mettre à exécution.

Quoi qu’il en soit, 2016 ouvrira pour les congolais des perspectives nouvelles qui appellent à un véritable sursaut et un dépassement de soi, surtout pour les acteurs politiques - quels que soient leurs bords, censés fédérer de nombreux congolais autours de leurs idées. S’il est vrai que tous luttent ou œuvrent pour le bien du Congo et le bien-être des congolais, c’est donc dans l’unité que doivent s’exprimer les différences. En cela, Denis Sassou Ngesso aura pris de la hauteur, le rappelant dans son allocution. Puisse ce sonner tel un vœu pour cette année nouvelle qui déjà, s’annonce.

Benoît BIKINDOU