Congo Brazzaville - Justice: la majorité présidentielle œuvre pour la sortie du pays de la CPI, Asie Dominique de Marseille s'en fait le porte-voix

Le verbe facile, le discours parfois acerbe, quand il s'agit de répondre « du tac au tac » selon son expression consacrée, le journaliste Asie Dominique de Marseille qui surfe entre médias et politique est désormais celui qui « dit tout haut ce que tout le monde dit tout bas » dans la majorité présidentielle. Désormais, c'est pour la sortie du Congo de la CPI qu'il entend œuvrer.

Après le Burundi, l’Afrique du Sud et la Gambie qui ont déjà officiellement annoncé leur retrait, le Congo Brazzaville est incité à engager une réflexion sur la question. 

Plusieurs centaines de jeunes membres du Front patriotique (FP) et du Mouvement réveil (MR2020), des partis de la majorité présidentielle, ont manifesté dernièrement à Brazzaville pour plaider en faveur du retrait du Congo de la CPI.

Depuis, la question semble presque officiellement posée et le débat à ce propos, susciter un réel intérêt au point que les médias s'en sont appropriés, notamment Asie Dominique de Marseille qui y consacre une tribune ce vendredi sur Télé-Congo.

Pour de nombreux partisans de la sortie de la CPI, le statut de Rome portant création de la CPI, ratifié par le Congo en mai 2004, « est incompatible avec les dispositions prévues par l’article 10 de la nouvelle Constitution congolaise, adoptée en octobre 2015 », qui stipule que « sauf en cas de perte ou de déchéance de nationalité, aucun citoyen congolais ne peut être ni extradé, ni livré à une puissance ou une organisation étrangère, quel que soit le motif». 

Le ministre de la justice Pierre Mabiala est désormais détenteur d'un document intitulé « Plaidoyer pour le retrait du Congo de la CPI» qui lui a été remis à cet effet. 

Cette proposition de retrait n’est pas approuvée par les organisations de défense des droits de l’Homme.

« Nous sommes scandalisés. On ne peut pas comprendre que des mouvements de la majorité prennent une telle initiative. Cela veut tout simplement dire que le gouvernement veut garantir l’impunité », a dénoncé Roch Euloge Nzobo, du Centre des droits de l’homme et du développement au Congo. 

Quoi qu'il en soit, le désormais incontournable communiquant patenté de la majorité présidentielle, Asie Dominique de Marseille argumentera, même sans contradicteur, avec forces détails sur le bien fondé de la sortie du Congo de la CPI, n'en déplaise aux associations des droits de l'homme qui voient en cela l'apologie de l'impunité.

Bertrand BOUKAKA