Brazzaville : Une marche pour solliciter le retrait du Congo de la CPI

Plusieurs jeunes congolais ont participé à la marche populaire anti CPI du Boulevard Alfred Raoul jusqu'au ministère de la Justice. La foule de jeunes encadrée par la présidente du Front Patriotique (FP), Destinée Hermella Doukaga, l'actuelle ministre de la Jeunesse, s’est montrée très hostile à la juridiction internationale.

« Front patriotique et Mouvement d’Eveil 2020 pensent que CPI=Justice à géométrie variable », « Nous demandons le retrait immédiat du Congo de la Cour pénale internationale », tels sont les messages mentionnés sur les banderoles qui encadraient la marche.

«À l’adhésion, nous avons cru que cette juridiction était impartiale et juste, mais l’histoire nous a prouvé le contraire. Nous sommes déçus de cette cour. Sur dix affaires instruites à ce jour, neuf affaires sont africaines. Pourquoi l’on doit nous faire croire que les criminels ne sont qu’en Afrique, alors que les crimes sont commis partout dans le monde. Nous disons désormais non à cette cour », précise la présidente du Front patriotique.

En sollicitant le retrait du Congo de la CPI comme certains pays africains l’ont déjà fait (Burundi, Afrique du Sud, Gambie), les organisateurs de la marche voudraient appuyer les dispositions de l’article 10 de la Constitution du 25 novembre 2015.

Celui-ci stipule : « Sauf en cas de perte ou de déchéance de la nationalité, aucun citoyen congolais ne peut être ni extradé, ni livré à une puissance ou organisation étrangère, pour quelque motif que ce soit. L’Etat a le devoir de porter assistance à tout citoyen congolais poursuivi devant une juridiction étrangère ou internationale ».

A l’issue de la marche, un plaidoyer a été remis au ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, Pierre Mabiala.

E. KISSINGER