Coup d’État au Gabon : La France suspend sa coopération militaire

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu a annoncé depuis la France la suspension de la coopération militaire avec le Gabon suite à un coup d’Etat militaire le 30 août dernier qui a renversé le Président Ali Bongo Ondimba.

«En ce qui concerne la présence militaire, ce sont des soldats qui font de la formation et qui ont toujours été aux côtés de l'armée gabonaise. À l'heure actuelle, leurs activités ont été suspendues en attendant que la situation politique se clarifie », a déclaré Sébastien Lecornu.

Ces forces permanentes, dites prépositionnées, participent à la protection des ressortissants français, se tiennent prêtes à venir en renfort d'opérations et coopèrent avec les armées nationales gabonaises et de pays voisins comme le Cameroun pour des exercices ou encore des formations.

Au Gabon, la France dispose d’une base militaire à Libreville appelée « Camp de Gaulle », non loin de l’aéroport international Léon Mba où les militaires français ont un terminal privé.

Les Eléments français du Gabon (EFG) disposent de plusieurs centres d’entrainement et d’aguerrissement au combat en zone tropicale. Forte d’environ 800 à 1 000 hommes en temps de paix jusqu’à la fin des années 90, la présence militaire française au Gabon s’est progressivement réduite. Il ne reste plus que 350 à 400 soldats, tous dédiés à la formation des militaires du Gabon et de la région.

La présence de l’armée française sur le sol gabonais est diversement interprétée. Pour certains gabonais, c’est le symbole du néocolonialisme. Alors que d’autres, notamment le pouvoir, estiment sans l’avouer, que cette présence est une assurance sécurité de plus.

Des militaires putschistes ont annoncé mercredi avoir mis "fin au régime en place" au Gabon et avoir placé en résidence surveillée le président au pouvoir depuis 14 ans, juste après l'annonce officielle de sa victoire à la présidentielle organisée samedi.

Ils ont annoncé à la mi-journée la réouverture des frontières dès ce samedi. L'annonce a été faite à la télévision d'État par le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).

« Soucieux de préserver le respect de l'État de droit, les bonnes relations avec nos voisins et l'ensemble des États du monde, et afin de favoriser la continuité de l'État tout en démontrant notre ferme volonté de tenir nos engagements internationaux », le CTRI « décide avec effet immédiat de la réouverture des frontières terrestres, maritimes, et aériennes » à compter de ce samedi.

Le couvre-feu en revanche demeure en vigueur sur l'ensemble du territoire de 19 h00 à 6h00, mais « les voyageurs arrivant en République gabonaise ou désireux de partir seront autorisés à circuler sur présentation de leur document de voyage », a précisé M. Manfoumbi Manfoumbi.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville