Elle marche Carelle Moukémaha, juriste conseil et fondatrice de la Web-TV Inspirante. Au-devant d’une lutte multicolore, aux mille visages et de toutes les religions, elle s’élance à grands pas avec courage et abnégation sur des thématiques nationales. La jeunesse et l’égalité femme-homme sont deux sujets sur lesquels elle travaille avec véhémence et ce depuis plusieurs années. Une femme forte, fière et jamais fatiguée de prouver son intérêt pour la politique, et pour les sujets de l’égalité femme-homme. Carelle Moukémaha, en dépit de la crise sanitaire qui phagocyte la France, a accepté de nous parler de son engagement politique auprès du président français, Emmanuel Macron et de son combat de concrétiser ses projets pour s’impliquer davantage, nonobstant les contraintes et impératifs catégoriques de sa vie professionnelle, auprès de la jeunesse de France.
Comment expliquez-vous votre intérêt pour la politique ?
Mon intérêt pour la politique est arrivé lorsque j’étais très jeune ; j’avais déjà 6-7 ans, et cela m’était assez naturel. Que ce soit de la famille du côté paternel au Congo ou maternel au Sénégal et en France, j’ai eu la chance de grandir aux côtés de parents investis et engagés politiquement pour leurs pays. Si aujourd’hui il y a une défiance des populations à l’égard des politiques en général, je veux continuer à y croire. Ma mère a été la preuve que même en occupant d’importantes fonctions politiques et malgré un environnement plus que complexe, on peut être déterminé à mettre ses compétences au service du peuple. C’est l’héritage politique que je veux tâcher d’honorer.
Comment vous êtes-vous retrouvée sur la liste LREM aux élections municipales de 2020 pour le XVIe arrondissement de Paris ?
En 2016, j’ai adhéré au mouvement « En Marche » pour soutenir et m’engager dans la campagne des élections présidentielles d’Emmanuel Macron. Je suis devenue par la suite référente des Jeunes avec Macron du 16ème arrondissement, arrondissement dans lequel je vis. Ma présence sur la liste des municipales était donc la suite logique.
Je suis cependant très engagée sur des thématiques nationales. La jeunesse et l’égalité femme-homme sont deux sujets sur lesquels je travaille et ce depuis plusieurs années. J’ai pour cela crée la structure Correspondance et fondé l’initiative « Inspirante ».
Et c’est quoi Inspirante pour le commun des mortels ?
Inspirante est une Web-TV destinée à faire découvrir plus particulièrement à la jeunesse, de manière ludique et pédagogique trente femmes françaises qui ont eu un impact sur l’Histoire et dans notre société. Avec plus d’une centaine d’épisodes réalisés, je suis allée à la rencontre de femmes issues de différents secteurs.
Lesquelles par exemple ?
Edith Cresson ancien Premier ministre ; Agnès Pannier-Runacher secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Economie et des finances, Anne-Marie Idrac ex-PDG de la SNCF et de la RATP, ancienne secrétaire d’Etat, actuellement Haute-responsable des véhicules autonomes et administrateur de Bouygues, Total, Air France, Saint-Gobain ; Florence Trouche directrice commerciale de Facebook France, Juliette Favre administrateur d’Essilor, Sophie Proust Chief Technology Officer d’ATOS et d’autres ont accepté de participer à notre initiative.
Nous diffusons sur notre site internet inspirante.fr leurs interviews où sont évoqués leurs parcours, les obstacles rencontrés, leurs témoignages mais aussi et surtout leurs conseils dont chacun peut bénéficier.
Nos objectifs sont multiples : inspirer, être la valeur de l’exemple et initier des expériences interactives, sensibiliser la Jeunesse à l’égalité femmes-hommes, encourager les vocations et révéler les talents des citoyens, responsabiliser et sensibiliser les citoyens sur la place des femmes, encourager l’esprit d’entreprise et d’initiative pour stimuler l’emploi, permettre de faire connaitre les femmes Inspirantes au plus grand nombre.
La répartition des tâches entre hommes et femmes reste encore très inégalitaire, comment concilier vos engagements et votre vie de famille ?
A titre personnel, je n’ai pas d’enfants. Mais nous savons effectivement que les femmes sacrifient leur carrière professionnelle pour se consacrer à leur vie de famille. Nous devons avoir à l’esprit que si pour certaines c’est un réel choix, pour d’autres on peut parler de sacrifice. Concernant ma vie personnelle, effectivement mes différentes activités me privent de passer davantage de temps que ce soit avec ma famille ou mes amis.
Etre une femme africaine a-t-il été un avantage ou un inconvénient dans vos différents engagements ?
A ce jour, ni l’un ni l’autre et pour être tout à fait honnête c’est une question que je ne me pose pas. J’ai beaucoup d’idées pour notre société, je concrétise mes projets pour m’impliquer auprès de la jeunesse de France. La réalisation de ces projets passe avant ma personne.
Les partis peinent toutefois à trouver des candidates d’origine africaines aux élections locales ?
Je pense qu’il est avant tout primordial de porter des candidats qui souhaitent s’investir localement pour leurs concitoyens et qui en ont les capacités avant de s’intéresser à leur genre ou à leur couleur de peau. Après effectivement se pose la question de la représentativité.
Actuellement, 17% de nos élus municipaux en France sont des femmes. C’est trop peu, mais les choses changent. On peut remarquer qu’il y a une prise de conscience de notre société sur ces sujets. Cela peut paraître long mais si nous continuons à nous mobiliser pour sensibiliser les prochaines générations et inviter les jeunes femmes à s’intéresser à des sujets qui étaient jusque-là réservés aux hommes comme la politique, les sciences…, on y arrivera.
Une femme à la tête de la France, qu'en pensez-vous ?
Comme je vous le disais, si je suis mobilisée sur les sujets de l’égalité femme-homme ce n’est pas au prix de la compétence ou de mes valeurs. En France, je préférerai l’élection d’un homme de gauche ou de droite plutôt que de voir Madame le Pen accéder à ces fonctions. Le fait d’imaginer que sa nièce Marion Maréchal Le Pen pourrait devenir le prochain leader parmi les femmes politiques de notre pays est également effrayant. Nous pourrions dresser le bilan de ces années politiques, et il n’a rien d’abracadabrant. Nos différences de valeur et son incompétence font que je ne pourrais pas me réjouir si Marion Maréchal Le Pen devenait un jour présidente de la République. Donc oui je suis naturellement favorable pour voir une femme diriger un pays, mais pas à n’importe quel prix.
Pour toutes celles qui souhaitent se lancer mais n’osent pas : quels seraient vos conseils ?
Mon conseil va s’appliquer à tous. Si vous avez une idée, un projet, il ne faut rien lâcher. Il faut persévérer. N’écoutez pas les autres qui vous disent que vous n’y arriverez jamais. Restez déterminés, c’est le seul moyen d’y arriver.
(Propos recueillis par Jean-Jacques Jarele SIKA)
