Confondre un continent et un pays puis réduire les joueurs tricolores à leurs origines, c'est à peu près ce qu'a fait le président vénézuélien, Nicolas Maduro lundi 16 juillet 2018. "L'équipe de France ressemblait à l'équipe d'Afrique, en vrai, c'est l'Afrique qui a gagné, les immigrants africains qui sont arrivés en France (...) L'Afrique a tellement été méprisée et dans ce Mondial, la France gagne grâce aux joueur africains ou fils d'africains", a-t-il déclaré en marge d'une cérémonie officielle.
"Halte au racisme en Europe contre les peuples africains, halte à la discrimination contre les migrants. Je souhaite que la France et l'Europe réalisent que nous, ceux du sud, les africains, les latinoaméricains, nous avons aussi de la valeur et du pouvoir", a-t-il poursuivi, avant de féliciter les Bleus pour leur victoire ainsi que Vladimir Poutine pour avoir organisé "la meilleure coupe du monde de football de l'histoire".
Des propos perçus tardivement en France, mais qui n'ont manqué de faire bondir, y compris dans les rangs politiques.
Je dépose plainte!", a tweeté le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde (en confondant le Nicaragua et le Venezuela).
Dans les faits, 14 des 23 joueurs de l'équipe de France qui a battu la Croatie dimanche à Moscou ont des origines africaines.
On rappelle que le 12 juillet dernier, le député et vice-président du parlement iranien, Ali Motahari a fait des commentaires sur l'équipe de France de football qui relèvent du racisme.
Sur son compte Instagram, il estime que cette équipe ne représente pas vraiment la France en tant que nation car, selon lui, la proportion de joueurs d'origine africaine y est trop grande. Ali Motahari emploie le terme ironique de "géants africains" recrutés par l'équipe de France.
A ses yeux, la France ne serait pas parvenue à aller si loin dans la Coupe du Monde de football sans ces "géants".
Voici la traduction d'un extrait de ses écrits :
"Parmi les équipes de la Coupe du Monde, nous en voyons qui profitent de joueurs d'autres nationalités, en justifiant que ces joueurs ont bien la nationalité du pays. Ceci rend injuste la compétition entre les nations. Par exemple, l’équipe de France, dans laquelle il y a un nombre considérable de joueurs de nationalités diverses, n’est pas vraiment l’équipe de France. Elle est l’équipe de France et de ses anciennes colonies africaines".
Jarele SIKA / Les Echos du Congo Brazzaville