France : C’est Robert Bourgi qui a tué politiquement François Fillon

Il en rigole, comme un gamin heureux de son coup, mais c’est le mot «vengeance» qui retient l’attention. Ce lundi matin, l’avocat français, Robert Bourgi assume avoir participé à la chute de l’ex premier ministre français, François Fillon, candidat LR à la présidentielle de 2017.

L’homme d’affaires s’en vante : c’est lui qui a donné le coup de grâce avec son « complot » sur les costumes après le feuilleton Penelope Fillon.

Robert Bourgi raconte combien le candidat victorieux de la primaire LR l’a déçu. «François Fillon a violé toutes les règles de l’amitié à mon encontre », affirme-t-il.

Non seulement, il a attaqué Nicolas Sarkozy sur sa mise en examen, mais il a refusé les nombreux coups de fil de l’homme d’influence controversé pendant l’automne.

Conscient, dit-il, du rapport particulier à l’argent de l’ancien Premier ministre, Bourgi passe commande chez le tailleur Arnys, une boutique célèbre de la rive gauche, de deux costumes à la mesure du candidat en novembre.

Fillon, vraisemblablement ravi du cadeau puisqu’il les porte, ne remercie pas son généreux donateur, malgré tous les textos que lui envoie Bourgi pour « le voir dix minutes ». La plus grande trahison est là, aux yeux de Bourgi.

«Le 10 janvier, je déjeune avec Nicolas Sarkozy. Il me dit : ‘‘tu as vu les sondages ? Fillon va devenir président’’. Je lui réponds : ‘‘Nicolas, il n’ira jamais à l’Elysée. Parce que je vais le niquer’’. Parce que j’avais ourdi le complot », raconte-t-il ce lundi sur RMC.

«Je savais exactement que j’allais payer les costumes commandés en novembre par chèque et que j’allais appeler mon ami Valdiguié pour lui montrer le chèque ».

«Ça, c’est quelque chose qui va le tuer », se remémore Bourgi un an après.

En avril dernier, le même s’était bien gardé de faire de telles confidences.

Un an après, Bourgi, qui s’exprimera plus longuement ce lundi à 22 heures 40 mn dans le documentaire de BFMTV sur l’affaire Fillon, dit ne rien regretter.

«Heureusement qu’il n’a pas été président de la République, c’est un triste sire. Vous allez vous faire rembourser les frais de mariage de vos enfants ? Et la chambre d’étudiant de votre fils ou de votre fille ? C’est un triste sire, tout le monde a été choqué ! », Conclut-il.

Germaine Mapanga / Les Echos du Congo Brazzaville