R D Congo – Sécurité : L'ONU met en garde contre les violences à grande échelle

La crise politique née de l'apparente volonté du président Joseph Kabila de rester à la tête de la République démocratique du Congo est susceptible de dégénérer en violences de masse dans le pays, a prévenu mardi l'envoyé spécial des Nations unies.

"La République démocratique du Congo est entrée dans une période extrêmement risquée pour sa stabilité", a déclaré Maman Sambo Sidikou devant le Conseil de sécurité, ajoutant qu'il n'y avait "pas de solution immédiate en vue" à la crise.

Toutes les parties semblent "de plus en plus vouloir recourir à la violence" et les perspectives de négociations politiques s'amenuisent.

 "Si l'on continue dans cette trajectoire je pense que des violences à grande échelle sont inévitables", a poursuivi Maman Sambo Sidikou.

Une série d'affrontements meurtriers s'est produite en septembre dans la capitale Kinshasa, quand des manifestations de l'opposition demandant la démission de Joseph Kabila ont été réprimées par la police.

La mission de l'ONU sur place avait noté l'implication de la garde présidentielle de Joseph Kabila dans ces violences, mais des "acteurs non étatiques" étaient aussi en cause.

Maman Sambo Sidikou qui est aussi à la tête de la mission de maintien de la paix en RDC (Monusco), qui compte 22.000 hommes, a prévenu que celle-ci serait dans l'impossibilité de garantir la protection des civils si le pays tombe dans le chaos.

De nouveaux rassemblements de l'opposition sont prévus le 19 octobre et Maman Sambo Sidikou a appelé les Nations unies et les acteurs régionaux à favoriser le dialogue.

L'ambassadeur de la RDC à l'ONU Ignace Gata Mavita a lui décrit devant le Conseil de sécurité les manifestations de septembre comme "une véritable insurrection", accusant les manifestants d'avoir violé et tué une fillette de 12 ans qui allait à l'école.

"Des conseils ou des suggestions sont les bienvenus", a-t-il lancé aux acteurs étrangers, "par contre aucune invective ni injonction de quelque nature que ce soit n'est acceptable".

Benoît BIKINDOU