Gabon – Crise post-électorale : Jean Ping met en garde contre "une instabilité profonde et durable"

L'opposant Jean Ping ne reste pas l'arme au pied. Il a prévenu vendredi que le Gabon connaîtrait "une instabilité durable et profonde" si la Cour constitutionnelle qu'il vient de saisir ne lui donnait pas raison dans son contentieux électoral avec Ali Bongo.

"Oui, je crains fort qu’un nouveau faux pas de la Cour constitutionnelle soit le facteur d’une instabilité profonde et durable du Gabon", a déclaré Jean Ping devant des centaines de ses partisans dans la cour de son quartier général de campagne à Libreville.

"Il ne fait aucun doute qu’en cas de non-respect de la réalité du vote des Gabonais par la Cour constitutionnelle, le peuple, qui n’aurait dans ce cas plus rien à perdre prendra son destin en mains".

Jean Ping s'est de nouveau présenté comme le "président élu", qualifiant son rival Ali Bongo de "président sorti".

Jean Ping a saisi in extremis vendredi soir la plus haute juridiction du pays pour contester le résultat officiel provisoire de l'élection présidentielle à un tour du 27 août. Ces résultats proclamés donnent la victoire à Ali Bongo d'une faible avance d'environ 5.000 électeurs, sur quelque 628.000 inscrits.

L'opposant demande un nouveau comptage des voix, bureau de vote par bureau de vote, dans la province du Haut-Ogooué. Dans ce fief de l'ethnie Téké des Bongo, le président sortant a assuré sa victoire à l'échelle du pays grâce à 95% des voix pour une participation de 99,93%.

Les avocats de Jean Ping demandent une confrontation des procès-verbaux en présence d'experts internationaux. La cour dispose de quinze jours pour donner son verdict.

Benoît BIKINDOU