Gabon : présidentielle de tous les dangers, l'angoisse monte dans le peuple

La tension monte au Gabon, dans l'optique de la présidentielle. La bataille électorale s’annonce âpre.

Entre délations, ultimatums, attaques verbales marquées d’une violence inouïe, instrumentalisation de la presse, montage insidieux, haine et machination, la démocratie gabonaise ne s'interdit rien au point que le cocktail devient explosif.

Qu’il s’agisse de l’opposition ou de la majorité, il y a comme une sorte de dérive flagrante du discours politique, avec une rhétorique essentiellement guerrière, qui n’en finit plus de terroriser certaines populations, voyant dans cette élection, celle de tous les dangers.

Et pour cause, les propos de Jean Ping, avec l’usage des termes « cafards » et « expédition » largement diffusés, ne manquent pas d’affoler certains gabonais.

La livraison à l’armée gabonaise d’équipements militaires par l’armée russe début avril, a suscité moult commentaires sur la toile. Du pain béni pour l’opposition qui accuse Ali Bongo Ondimba de vouloir se maintenir au pouvoir, même par la force.

Une « militarisation active du pays », telle que clamée par Jean Ping. Dans tous les cas, de nombreuses populations craignent un éventuel embrasement, d’où l’actuelle ruée vers l’intérieur du pays, surtout que la fermeture des classes est imminente.

De son coté, l’USP menace de destituer Ali Bongo Ondimba dont la candidature cautionnerait la violation du fameux article 10 de la constitution.

Il est certain que si les Myboto et compagnies marchent en direction du palais présidentiel pour y déloger Ali Bongo Ondimba, les hommes en uniforme ne resteront pas l’arme au pied.

Voilà ce qui nourrit les inquiétudes de certains gabonais. Ceux qui en ont les moyens envisagent déjà de partir à l’étranger.

Bertrand BOUKAKA