Un millier d'africains ont péri en méditerranée en 3 jours

Les traversées clandestines se multiplient entre la Libye et l'Italie. Trois navires de migrants se sont échoués en Méditerranée du mercredi 25 au vendredi 27 mai, faisant au moins 70 morts et des centaines de disparus.

Cette série rapprochée de tragédies inquiète les agences onusiennes. Depuis une semaine, les messages d'alerte se succèdent sur les radios de l'armada de navires qui croisent au large de la Libye.

Plus de 12 000 migrants secourus en cinq jours, du jamais vu selon des secouristes. "C'est exceptionnel, on est presque au niveau des îles grecques l'année dernière", alerte Flavio di Giacomo, porte-parole en Italie de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Plus de 2 000 migrants ont été secourus en mer au cours de la seule journée du vendredi 27 mai au large de l'Italie, une journée lors de laquelle les garde-côtes italiens ont coordonné 17 opérations.

La marine italienne a annoncé dans la soirée de vendredi qu'un de ses bâtiments, le Vega, avait récupéré les corps de 45 migrants à proximité d'un bateau pneumatique à demi submergé dont 135 autres passagers ont pu être sauvés. Le bilan pourrait s’alourdir car des dizaines de personnes étaient toujours portées disparues. À ce jour, une centaine de corps ont été repêchés. 

Une équipe de psychologues et de médiateurs culturels de Médecins sans frontières (MSF) a été marquée par la détresse des survivants du naufrage de mercredi, arrivés jeudi à Porto Empedocle, dans le sud de la Sicile. "Presque tous ont perdu un ou plusieurs proches", a expliqué Andrea Anselmi, chef de projet MSF en Sicile. Les femmes et les enfants étaient déjà en sûreté au moment du naufrage, mais plusieurs se retrouvent veuves ou orphelines.

Selon les secouristes, ces migrants sont pour la plupart originaires d'Afrique au sud du Sahara et beaucoup d'entre eux seraient francophones.

Bertrand BOUKAKA