Congo : gendarmes et agents des Eaux et Forêts se battent pour des gibiers à Dolisie

L’acte n’est tout simplement pas rassurant. L’on a du mal à admettre que des gendarmes et des agents des Eaux et Forêts sont venus aux mains, s'assenant mutuellement coups de pied et poing devant le regard médusé des badauds à la gare ferroviaire de Dolisie, à l’arrivée du train Mbinda. De quoi saper le moral de toute une armée.

Au Congo-Brazzaville, toute activité de chasse, capture, transport et commercialisation des produits de la chasse sont temporairement arrêtés sur l’ensemble du territoire national, durant la période allant du 1er novembre 2020 au 30 avril 2021.

L’objectif de la fermeture temporaire de la 48ème saison de chasse résulte de la volonté du gouvernement congolais en tant que garant de la gestion de la biodiversité, de permettre aux espèces fauniques du pays de se reproduire en vue de diminuer les risques de disparition de certaines espèces animales.

Selon une source policière, les agents de la direction départementale des Eaux et Forêts présents à la gare CFCO de Dolisie pour le contrôle des produits fauniques à l’arrivée du train en provenance de la ville de Mbinda, ont rencontré la résistance des gendarmes qui ont récupéré tous les sacs des gibiers des mains des trafiquants pour aller remplir leurs congélateurs.

Se disputant à qui mieux mieux la revendication des sacs des gibiers, ils en sont venus aux mains, s'assenant mutuellement coups de pied et poing devant le regard médusé des badauds.

L’équipe d’intervention du Commandement Territorial de la Force Publique n'a pas tardé à arriver sur les lieux, séparant les deux parties en conflit.

On rappelle qu’en décembre 2017, une dispute violente s’est déclenchée entre les éléments de la caserne militaire 245ème Bimo de Moulendé et les sapeurs-pompiers de Dolisie et qui s’est terminée par un combat très passionnant dans les locaux de la direction départementale de la sécurité civile. Le ton monte, certains sifflent, des insultes fusent de partout, des chaises renversées, des visiteurs bousculés, miliaires et soldats du feu sur les nerfs échangent plusieurs coups et surtout, des insultes.

«Collabo ! », hurle un sapeur-pompier. « C’est incroyable, des agents se font tabasser par d’autres », s’interroge un visiteur percuté par des militaires en effervescence.

Pour cet épisode surréaliste, aucune blessure n'a nécessité de prise en charge hospitalière, mais l'image de l’armée congolaise est un peu plus écornée. Comme d’habitude.

Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo-Brazzaville