Le tribunal correctionnel de Rochefort a décidé d'autoriser le coq Maurice à continuer à chanter au grand dam de certains voisins

Une joie pour les propriétaires du galliforme. La justice a tranché et non, le coq Maurice n'est pas condamné à l'exil et pourra continuer à réveiller de ses chants intempestifs les voisins de sa propriétaire sur l'île d'Oléron. Le tribunal de Rochefort (Charente-Maritime) a en effet tranché et c'est par la voie des avocats que la nouvelle, bonne pour certains et mauvaise pour d'autres, est tombée.

"Maurice a gagné (et) les plaignants devront verser à sa propriétaire 1.000 euros de dommages et intérêts", a déclaré Me Julien Papineau, défenseur de la propriétaire du volatile Corinne Fesseau, à l'AFP.

Symbole des difficultés de cohabitation dans les campagnes entre les gens du cru et les néo-ruraux de tout poil - retraités, vacanciers ou urbains fuyant les villes - le conflit du coq Maurice avait débuté par une plainte banale pour trouble anormal du voisinage. Elle avait été déposée par un couple d'agriculteurs retraités domicilié en Haute-Vienne, incommodés par le chant trop matinal de Maurice près de leur résidence de vacances.

Les plaignants demandaient que la justice donne 15 jours à la propriétaire de Maurice, Corinne Fesseau, issue d'une vieille famille oléronaise, pour éloigner l'animal ou le faire taire. Avec en cas de refus, 150 euros d’astreintes quotidiennes ainsi que 1.000 euros de dommages et intérêts aux retraités.

Lors de l'audience le 4 juillet dernier, Maurice a été accusé d'être une "nuisance sonore".

"Le coq, le chien, le klaxon, la musique, c'est le dossier du bruit", avait affirmé Me Vincent Huberdeau, avocat des plaignants, en refusant l'idée du procès "de la ville contre la campagne", d'un "conflit entre citoyens bobos et ruraux". D'autant, disait-il, que Saint-Pierre-d'Oléron, avec près de 7.000 habitants en hiver et 35.000 en été, n'est pas vraiment la campagne.

On rappelle que le procès n'est en tout cas pas le dernier du genre en France puisque dans les Landes, le tribunal de Dax se penchera début octobre sur le cas de canards et d'oies accusés de caqueter trop fort.

Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo Brazzaville