Congo – Médias : Un journaliste de la télévision d'État gravement mutilé à Pointe-Noire

Le journaliste Chanel Ibata Ndinga de l'antenne régionale de la Télévision congolaise à Pointe-Noire a été victime d'une agression sauvage lundi. L'auteur des coups, un agent des Douanes en fuite, est activement recherché par la police.

Chanel Ibata Ndinga, journaliste reporter est resté de longues heures sur la table d'opération lundi, pour subir à vif, faute d’anesthésie appropriée, une chirurgie réparatrice sur son visage profondément charcuté par son agresseur, Bouéti Didier, un agent des Douanes en service à Pointe-Noire.

Pas moins d'une cinquantaine de points de sutures ont été posés sur le cou et le visage du journaliste complètement défigurés, par des plaies très larges, faites au moyen d'une bouteille préalablement cassée.

L'état des blessures laisse présager que l'agresseur avait la ferme intention de donner la mort.

Dire que le journaliste a eu beaucoup de chance car les blessures au niveau du coup ont été moins profondes que celles sur la joue, entaillant à peine la veine carotide, sans la percer.

Selon des témoins, dans son acharnement contre sa victime, le douanier ne cessait de répéter : « je vais te saigner comme un porc, je vais te tuer ».

Bouéti Didier, auteur de l'agression. Le journaliste aurait "détourné" sa petite amie

Sur le motif de l'agression, les versions divergent. Certains dans le milieu des journalistes soutiennent que l'attaque serait la conséquence des investigations menées par le journaliste auprès des douaniers véreux qui se livreraient à des pratiques mafieuses.

D'autres par contre soutiennent qu'il n'y a rien de tout cela. L'attaque aurait plutôt un mobile passionnel. Des témoins affirment que portant des coups, l'agresseur aurait entre autres mots, lancé : « quand je t'aurai arrangé le visage, je verrai comment elle va encore te suivre ».

Quelle que soit la cause de l'agression, seule l'enquête de police en élucidera les contours.

Du coté de la direction de Télé-Pointe-Noire, il n'y a encore eu ni de déclaration officielle ou de dépôt de plainte, tout comme de celui de l'agressé, à titre individuel.

Entre-temps, la rue ponténégrine s'est saisie de l'affaire, qu'elle cuisine à toutes les sauces.

Bertrand BOUKAKA