Si l’ampleur des dégâts reste encore à évaluer, le président du Conseil Départemental du Niari (sud) parle déjà de la « pire catastrophe environnementale et humaine à Moungoudou-Nord ». Armand Moody Mafoumbou, sans pitié et remords, sort la chicotte et fait tomber la société chinoise.
Écosystème dévasté, nappe phréatique polluée par des rejets cyanurés, pourrait avoir des conséquences écologiques et humaines "sans précédent", selon Armand Moody Mafoumbou.
Excédé, le président du Conseil Départemental du Niari, une véritable main de fer dans un gant de velours, n’a trouvé d’autre solution que de contraindre la société chinoise Beveraggi Group Congo Mining (BGCM), en concertation avec le Préfet du Niari, Gilbert Mouanda-Mouanda, d’arrêter leurs activités jusqu’à nouvel ordre.
En effet, tout ce que l’on sait de la société BGCM, c’est qu’elle est principalement détenue par des investisseurs basés en Chine.
L’on soupçonne d’ailleurs cette société chinoise d’avoir obtenu de manière tout aussi douteuse, ses permis d’exploitation semi-industrielle de l’or à Moungoundou-Nord.
Depuis l’implantation de cette société dans la localité, cet opérateur économique, s’est rendu coupable de plusieurs violations des lois congolaises. Notamment, le Code minier (la destruction des écosystèmes, l’absence d’études d’impacts environnementales et sociales obligatoires à la mise en œuvre de tout projet minier, la pollution des rivières Leschanga et Bakondi constatée par les habitants de la zone, l’exploitation clandestine du bois parallèlement aux activités aurifères en violation des dispositions du Code forestier, l’absence de réalisations des projets sociaux visant l’amélioration des conditions de vie des populations locales : construction d’écoles, de structures sanitaires, réhabilitation du réseau routier local...).
Armand Moody Mafoumbou ira jusqu’au bout dans cette affaire. Pour que toute la lumière soit faite et que la société BGCM et ses complices répondent de leurs actes surtout à un moment où se mène la lutte contre les antivaleurs.
A l’entrée de chaque site, le visiteur est tout de suite attiré par des digues en argile contenant de l’eau usée. Ce sont des endroits insalubres avec des dunes de sable, de la poussière, des puits de 45 à 80 mètres de profondeur avec d’autres passages plus longs et plus profonds, des flaques d’eau souterraines.
«En octobre prochain, le Congo-Brazzaville organisera, conjointement avec les Nations-Unies, un évènement de haute portée climatique à savoir, le sommet des trois bassins forestiers de l’Amazonie, du Bornéo-Mékong et du Congo. À quelques trois mois à peine de l’évènement, alors que les chefs d’État et de gouvernements de nombreux pays ne cessent de confirmer leur venue à Brazzaville, il est inadmissible que l’on observe dans certains coins de la République où on affiche une arrogance outrageante sur des questions des délits et des crimes écologiques, alors que le Président de la République, Denis Sassou N’Guesso, parcours le monde entier pour mobiliser l’opinion internationale à la cause de la protection de l’environnement », a martelé Armand Moody Mafoumbou.
Qu’il s’agisse des populations autochtones délaissées, ou des victimes des rejets de l’orpaillage dans la Sangha, dans la cuvette ouest, dans le Niari et la Bouenza, avec des cours d’eaux souillées par des sociétés chinoises, à ceux de Dimonika dans le Mayombe, où ailleurs encore où se posent des problèmes d’environnement au mépris des lois de la République, les Congolais souhaitent que ceux qui ont la moindre parcelle d’autorité dans ce domaine, agissent promptement au profit des populations et du Congo, pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui.
Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville