Lors de la COP29 à Bakou, le président de la République du Congo, Denis Sassou-N’Guesso, a pris la parole devant les chefs d’État, de gouvernement et les instances internationales, notamment le secrétaire général des Nations unies et le président de la COP29. Il a félicité l’Azerbaïdjan pour l’organisation de cet événement mondial et a remercié chaleureusement les autorités pour l’accueil réservé à sa délégation avent de souligner l’engagement historique de son pays en matière de protection de l’environnement, affirmant que le Congo-Brazzaville place les questions de préservation environnementale au cœur de sa politique nationale depuis près de 50 ans.
L’un des exemples récents de cet engagement a été la tenue de la première Conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement en juillet à Brazzaville, un événement ayant réuni des experts et décideurs pour promouvoir la régénération des forêts et la lutte contre la déforestation.
Le président Sassou- N’Guesso a présenté une initiative ambitieuse, appelée « Décennie mondiale de l’afforestation et du reboisement », pour laquelle la République du Congo a soumis une résolution à l’Assemblée générale des Nations unies. Cette initiative vise à renforcer le rôle crucial des forêts dans la lutte contre le changement climatique et à promouvoir un reboisement planétaire.
En partenariat avec les pays africains du C-15, la République du Congo a également mis en avant une « Initiative de justice climatique » afin de mieux prendre en compte les efforts de conservation et la richesse du capital naturel des nations forestières dans le calcul de leur PIB. Pour le président, il est essentiel que les ressources naturelles des pays en développement soient reconnues comme un capital à part entière et qu’elles soient intégrées dans le calcul de la richesse nationale.
Le Président congolais a ensuite exprimé sa préoccupation quant aux engagements financiers internationaux, rappelant que la promesse de 100 milliards de dollars annuels pour le climat, faite en 2009, n’a été tenue qu’en 2022, bien après la période prévue de 2010-2020.
Il a plaidé pour un nouvel objectif collectif de financement climatique qui, cette fois, prendrait en compte les besoins spécifiques des pays en développement.
Avec des besoins estimés à plus de 1000 milliards de dollars, Sassou-N'Guesso a insisté pour que ce nouvel objectif s’inscrive dans une logique de justice climatique et de transition juste, permettant de réduire le fardeau de la dette des pays vulnérables plutôt que de l’alourdir.
Le Président Sassou-N’Guesso a appelé à un équilibre entre l’adaptation et l’atténuation dans les financements climatiques, afin de répondre de manière adéquate aux catastrophes climatiques et aux pertes et dommages causés par les événements extrêmes. Il a salué l’adoption du point 4 de l’article 6 de l’Accord de Paris à la COP29, un outil visant à encourager la coopération entre pays émetteurs et à faible émission de carbone via le transfert de crédits carbone, qu’il considère comme un levier pour renforcer la résilience et favoriser la diversification économique.
Il a conclu en rappelant que la transition écologique nécessite des mécanismes financiers innovants pour permettre aux pays en développement d’accéder à des perspectives de développement durables, résilientes et neutres en carbone.
Dans un appel à l’action, il a souligné l’urgence d’agir collectivement pour relever le défi climatique.
Ce discours du président de la République Denis Sassou-N’Guesso, porteur d’un message fort en faveur d’une justice climatique et d’une transition juste, résonne comme un appel à la solidarité internationale pour relever les défis environnementaux et économiques auxquels font face les pays en développement.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville