Cemac : la Beac optimiste sur la croissance et la monnaie, malgré le contexte international difficile

Le taux de croissance économique devrait s’établir à 3,5% au cours de l’année 2022 et à 3,3% en 2023 dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Cette nouvelle prévision pour l’année 2022, en hausse de 0,4 point par rapport à celle faite en mars 2022 (3,1%), a été révélée le 14 juillet dernier à Douala. C’était au sortir de la 2e session du Comité de politique monétaire (CPM) de la banque centrale (Beac) des États de la Cemac, pour le compte de l’exercice courant, tenue dans la capitale économique du Cameroun.

En augmentation de 2 points par rapport au taux de 1,5% enregistré dans cet espace communautaire en 2021, cette prévision de croissance est à mettre « principalement en relation avec l’évolution favorable des termes de l’échange de la Cemac (pouvoir d’achat de biens et services importés qu’un pays détient grâce à ses exportations, NDLR) et le dynamisme de tous les secteurs d’activités », précise le CPM.

Mais, au cours de la période, l’embellie ne se limitera pas à la croissance économique.

En effet, en dehors des tensions inflationnistes qui devraient s’établir à 3,8% en 2022 (au-dessus du seuil de 3% admis par les critères de surveillance multilatérale de la Cemac), en raison de la conjoncture internationale ; la Beac prévoit aussi une embellie au plan monétaire.

«Le taux de couverture extérieure de la monnaie remonterait à 74,4% en 2022, après 64% en 2021, tandis que les réserves de change croîtraient légèrement à 3,59 mois d’importations de biens et services à fin décembre 2022, contre 3,55 mois à fin décembre 2021 », souligne le CPM, malgré la perte de la valeur du FCFA vis-à-vis du dollar (15% depuis le début de l’année).

Fort de ces prévisions optimistes, qui surviennent dans un environnement global plutôt marqué par « la détérioration progressive des perspectives économiques mondiales, en lien avec la guerre en Ukraine », le CPM a maintenu inchangés ses principaux taux directeurs (taux d’intérêt appliqué par la banque centrale pour financer les banques commerciales).

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville