Congo : Rigobert Roger Andely en guerre contre les fonctionnaires fictifs

Le ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public, Rigobert Roger Andely, s'est engagé le 9 août 2021, lors de l’adoption de la loi de finances rectificative 2021 au Parlement, à mener un contrôle strict des agents de l'Etat afin de sanctionner les contrevenants.

Il ne saurait y avoir de bonne gouvernance sans une maîtrise des effectifs de la fonction publique.

L’arnaque la plus répandue au Congo consiste à usurper l’identité d’une personne décédée, un membre de la famille profitant alors des lourdeurs administratives pour s’octroyer le salaire du disparu.

Les indélicats ont des profils variés : agent public recruté une seconde fois, voire plus, sous une autre identité, médecin fonctionnaire assidu à son poste en clinique privée et invisible à l’hôpital public, officiers et sous-officiers des corps habillés, enseignant…

Ils sont plusieurs à profiter d’un système de gestion approximatif et archaïque. Chaque année, les fonctionnaires fantômes coûtent plusieurs milliards de FCFA au pays.

Des Congolais se posent des questions sur le régime spécial de ces milliers de fonctionnaires, assis confortablement chez eux ou à l'étranger, percevant, de façon injuste, des salaires sans travailler, alors que les retraités, au terme de bons et loyaux services rendus à la nation, désargentés, tirent le diable par la queue.

Au Congo Brazzaville, voulant s’attaquer à l’époque aux fantômes militaires, Roger Rigobert Andely, demanda à sa hiérarchie de lui fournir la liste intégrale des effectifs de l’armée. Mais, cette liste ne lui avait jamais été transmise jusqu’à son départ du gouvernement.

Qu’à cela ne tienne, son successeur, Pacifique Issoibéka, parvint à économiser 29 milliards de francs cfa en 2009 dans sa lutte contre les employés fictifs de la fonction publique congolaise.

La première phase du recensement, réalisée du 31 octobre 2016 au 31 janvier 2017, a identifié soixante-six mille quatre cent vingt-deux (66.422) agents civils de l’Etat congolais.

39.300 d’entre eux (soit 59,14%) sont employés à Brazzaville, 8457 (soit 12 ,73%) à Pointe-Noire, 1511 dans le Kouilou, 2321 dans la Cuvette, 1088 dans la Cuvette Ouest, 1129 dans la Sangha, 741 dans la Likouala, 3520 dans le Niari, 1005 dans la Lékoumou, 1702 dans les Plateaux, 2656 dans la Bouenza, 2581 dans le Pool et 411 dans les représentations diplomatiques du Congo à l’étranger.

En définitive, le Congo doit repenser le vieux statut général de la fonction publique pour l’adapter à la situation actuelle et notamment au phénomène de fonctionnaires fantômes. Il faut des textes réglementaires qui soient explicites sur la question. Il faut que les fonctionnaires soient informés des sanctions et les peines qu’ils encourent.

Cela peut contribuer grandement à freiner le phénomène.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville