Congo – Finances : Signature de l’accord de prêt accordé par la Banque Africaine de Développement

Dimanche 15 décembre 2019, à Brazzaville, le gouvernement congolais a procédé à la signature de l’accord de prêt de la Banque Africaine de Développement (BAD) Il y avait, coté congolais, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, ministre du Plan, de la statistique et de l’intégration régionale, d’une part et Antoine Tioye, représentant résidant de cette institution financière au Congo et économiste pays, d’autre part.

Ce prêt financier est un appui budgétaire à la République du Congo qui a retrouvé la confiance des institutions financières internationales, à la suite de la conclusion du programme de Facilité élargie de Crédits (FEC) avec le Fonds Monétaire International (FMI), multiplie les stratégies pour retrouver les équilibres macroéconomiques. Et l’accord paraphé, ce jour, intègre cette dynamique.

Les voix autorisées ont soutenu avant cette signature, que l’accord de prêt de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour le financement de l’appui budgétaire, autrement dit Programme d’Appui aux Réformes Economiques et financières (PAREF) est l’aboutissement heureux d’une longue procédure jalonnée par des efforts fournis par le gouvernement durant deux ans.

« Après une requête, adressée en date du 10 juillet 2017, pour solliciter ce financement en complément de la facilité élargie de crédit sous-tendant le programme négocié parallèlement avec le Fonds monétaire international (FMI), afin de retrouver la stabilité financière de notre économie et amorcer sa relance. » a dit Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, ministre du plan, de la statistique et de l’intégration régionale, avant d’ajouter « Le Gouvernement s’est attelé à identifier avec la Banque Africaine de Développement, en contrepartie de cette aide budgétaire, les réformes structurelles essentielles à mettre en œuvre, avant et pendant le programme. »

Autant dire que l’octroi de cet appui budgétaire était conditionné par la signature de l’accord avec le FMI et la réalisation de certaines réformes préalables.

Le représentant de la BAD, Antoine Tioye a, avant de parapher ce document, fait savoir que le Congo est parvenu à satisfaire à toutes les onze mesures qui conditionnaient la signature de cet accord. Deux conditions se sont avérées fondamentales, à savoir l’accord avec le FMI et la réalisation des réformes. Ce que la ministre du plan a su bien dire en ces termes : « Encouragé par le président de la République, le gouvernement congolais n’a eu de cesse d’œuvrer avec détermination pour satisfaire à ces deux conditions et permettre, ainsi au conseil d’administration de la BAD d’approuver ce vendredi 13 décembre 2019, cet appui budgétaire qui s’élève à 187 millions d’euros, soit un peu plus de 122 milliards de Francs CFA. »

La ministre du plan, de la statistique et de l’intégration régionale, a remercié le conseil d’administration de la BAD pour avoir su apprécier à leur juste valeur, les efforts poursuivis par le gouvernement et de reconnaitre l’engagement profond du président de la BAD et de toute son équipe d’accompagner le Congo dans sa dynamique soutenue de sortie de la crise économique, qui montre des signes probants d’un retour de la croissance.

Ce montant vient atténuer significativement le cap de trésorerie affiché dans le budget exercice 2019, comme pour confirmer la pertinence de la stratégie de mobilisation de ressources et financière extérieure.

De quoi s’en réjouir ! La représentante du gouvernement n’a pas manqué de préciser que dans un contexte de rigueur budgétaire où les assurances de financement des bailleurs de fonds sont des facteurs déterminants de l’équilibre du budget, il faut admettre, pour s’en réjouir que leur concrétisation par un tel accord, est un signal manifeste d’encouragement de l’action de l’exécutif.

Cet appui financier pourra permettre à la République du Congo de trouver des solutions aux questions sociales et permettre à l’économie de décoller, a fait savoir le Représentant résident de la BAD au Congo et économiste pays, Antoine Tioye.

Les deux parties contractantes ont déclaré à la presse que ce prêt de la BAD au Congo obéit à conditions préférentielles, autrement appelé « concessionnel ». Il est donc, un prêt dont le taux d’intérêt est inférieur aux taux du marché. « Le Congo émarge au guichet BAD, qui est un guichet de prêt souverain. » a laissé entendre Antoine Tioye,, tout en signifiant que « les délais de remboursement de ce prêt sont de l’ordre de 25 ans, avec 5 ans de différé. » Et le taux de remboursements, obéissant aux calculs à faire en la matière est de 2%. C’est la contribution BAD pour combler le gap financier observé dans le budget de l’Etat, exercice 2019.

Au sujet du suivi et évaluation Antoine Tioye a martelé qu’il y existe déjà une matrice des mesures qui couvre la période du programme, avec des mécanismes à mettre en place pour faire le suivi et évaluation de cet accord de prêt.

En définitive, on peut retenir que l’accord de prêt de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour le financement de l’appui budgétaire au bénéfice du Congo a été conclu sous le regard du FMI. Il est donc véritablement la bienvenue après celui du FMI, estimé à près de 225 milliards sur 3 ans et de la France, d’environ 80 milliards de francs CFA.

Cet accord de financement sera soumis, conformément aux dispositions de la constitution du 25 octobre 2019, à l’autorisation de ratification ordonnée par le chef de l’Etat par le parlement congolais.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville