La compagnie du chemin de fer Congo-océan (CFCO) va mal. La faute n’est pas à la concurrence mais plutôt au phénomène « Bana Rail » qui ronge ses recettes sur la ligne Dolisie-Mbinda. Le mal actuel touche à la nature même de ce mode de transport, conçu dès l’origine par l’État autant comme un vecteur de développement que comme un outil de cohésion nationale.
Le train Mbinda a un impact considérable sur la vie économique des habitants du département du Niari. En dépit du fait que la ligne Dolisie-Mbinda a vieilli et ne répond plus à la réalité économique et sociale du pays faute des moyens financier pour la réformer, le phénomène « Bana Rail », pour désigner les enfants du chemin de fer, un serpent sans tête ni queue, empêche désormais le CFCO de repenser le rôle du transport ferroviaire et de redéfinir son lien à la Nation.
Ce sont des enfants de la rue et des enfants des cheminots qui font très mal au CFCO et au train Mbinda. Ces enfants, une centaine, voyagent gratuitement sans billets avec des marchandises et vendent sans être inquiétés. Un véritable manque à gagner pour la société.
«Comment une entreprise peut être rentable avec un tel désordre », s’interrogent certains dolisiens qui pensent qu’il faut très vite éradiquer ce phénomène pour bien renflouer les caisses du CFCO et pour éviter également que le train Mbinda soit interrompu parce qu’il n’est plus rentable.
Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville