Congo – Aviation civile : ECAir veut se voir à nouveau pousser des ailes

Elle était la fierté congolaise dans les airs, la compagnie aérienne ECAir a cessé ses activités depuis le mois d'octobre 2016 pour cause de trésorerie. Dans une interview accordée à nos confrères des Dépêches de Brazzaville, la directrice Fatima Beyina-Moussa rassure, ECAir reprendra bientôt ses activités sur une base stable et solide.

Ces derniers jours, deux rapports d'audit controversés sont venus alimenter la chronique économique en pointant la mauvaise gestion dans le management de l'entreprise.

Ce constat pourtant réaliste pour l'opinion est battu en brèche par la directrice générale d'ECAir qui rétorque que le business plan de la compagnie a bien fonctionné, mais que le processus de financement n'est pas allé jusqu'au bout, du fait de la conjoncture financière.

Pour Fatima Beyina-Moussa, le fait que les aéronefs d'ECAir soient immatriculés à l'étranger est une sortie supplémentaire d'argent qui aurait pu être économisé. Elle veut bien y croire, la compagnie va renaître car elle dispose d'une base matérielle consistante. Et de rassurer :

« Il faut préciser que c’est une interruption d’activité et non une liquidation. Ecair n’a pas disparu, la compagnie est là et elle est propriétaire de ses six avions. Elle a fait un investissement assez lourd dans un gros porteur auprès de Boeing. Ecair a acheté ses avions. Parce que beaucoup de compagnies aériennes que vous voyez opérer font du leasing, donc elles louent en mettant leur nom dessus. Ecair a des actifs. Elle a six avions moyen et long-courrier et a investi dans un grand porteur de dernière génération. La compagnie doit compléter cet investissement pour que cet avion puisse arriver. C’est pour dire qu'elle est assise sur des bases assez solides pour pouvoir reprendre. »

Pour Fatima Beyina-Moussa, la passe difficile de sa compagnie n'aura été qu'un incident de parcours et l'avenir sera bien meilleur.

« Notre relance va se faire. Nous avons fait un travail ces derniers mois pour mettre en place des mécanismes de financement nécessaires pour relancer la société sur une base stable et solide financièrement et opérationnellement. Nous avons travaillé avec des partenaires à l’instar d’Ethiopian Airlines pour signer un mémorandum technique et sur la formation. Nous nous sommes battus aussi pour que nos avions soient préservés pendant cette période devant les tribunaux et face à des fournisseurs qui tentaient d’attaquer notre compagnie. Nous avons préservé nos acquis et d’ici peu de temps, la relance de nos vols doit pouvoir se faire. »

Puissent ces paroles conforter le dicton : « qui trébuche en chemin arrive à son but ».

Bertrand BOUKAKA