France : Le concert d’extra Musica de Roga Roga ravive les tensions

Il suffit parfois de prononcer un mot ou une phrase pour que les tensions ressurgissent et que les débats soient relancés. C'est le cas du concert inédit d’Extra Musica de Roga Roga au Palais des Congrès de Montreuil à l’Est de Paris, la ville lumière. Les Combattants du 242 aidés des « Inguéta » du 243, très déterminés, menacent de boycotter, le samedi 26 mai prochain, le concert de l’orchestre le plus populaire du Congo-Brazzaville.

Jeudi, ils ont arraché toutes les affiches publicitaires du concert de Roga Roga, visibles à Château Rouge dans le 18ème arrondissement de la capitale française.

Samedi 26 mai prochain, ils vont occuper le Palais des Congrès de Montreuil pour empêcher l’artiste Roga Roga et ses fans d’accéder dans la salle prévue pour le show.

Cet acharnement des combattants de Brazzaville et de Kinshasa contre le patron du groupe Extra Musica, l’orchestre le plus populaire du Congo, trouve son fondement réel dans un vieux contentieux qui existe entre l’artiste et ses compatriotes vivant en France.

Dans la chanson «Oyo eko ya eya » qui se traduit littéralement par advienne que pourra sortie en 2016, Roga Roga présente un congolais de France toujours fauché comme un rat d’église. Fatigué par l’éternelle tradition « maison-métro-boulot-dodo » et phagocyté par des factures impayées, il ne sait plus à quel saint se vouer. Ce qui justifie d’ailleurs sa haine contre les hommes politiques du Congo qu’il vilipende de manière irrépressible à travers les réseaux sociaux.

Selon Roga Roga, les vêtements restent la seule richesse des congolais de France oubliant en passant que le Congo-Brazzaville et l’élégance ont une vieille histoire commune.

Nombreux avaient pris la décision de boycotter ces différents concerts à Paris en France et dans toutes les villes européennes.

En mars dernier, Roga Roga, devant tant d’accusations, a décidé d’adresser une vidéo à la diaspora congolaise de France. Dans cette dernière, il présente ses excuses aux congolais de France et donne quelques explications pour éclaircir les choses.

«Vraiment je vous présente toutes mes excuses. D’abord à mon nom personnel et au nom du groupe Extra Musica. Dans ma chanson, je n’ai ciblé personne. Je voulais juste apporter la gaité et l’ambiance. Aujourd’hui, au plus profond de moi, je suis malheureux et affecté au regard de tout ce qui s’est passé », a déclaré l’artiste congolais.

En aucun cas, et il le répète à plusieurs reprises, il n’a voulu offenser la diaspora congolaise de France. Malheureusement l'appel de Roga Roga aujourd'hui a dû mal à franchir la Seine.

Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo Brazzaville