Congo - Accident ferroviaire de Mvoungouti : Les victimes et ayants droit en passe d’être indemnisés 32 ans après

Une note de la Caisse Congolaise d’amortissement, publiée en date du 1er août, fait état du payement d’une première tranche de l’indemnisation des victimes et ayants droit de l’accident ferroviaire de Mvoungouti. Ce dédommagement arrive 32 ans après une catastrophe pour laquelle beaucoup de blessés sont décédés depuis, faute d’assistance, après avoir souffert le martyre.

L’annonce de la Caisse Congolaise d’amortissement a ravivé en certains des plaies longtemps cicatrisées dans l’indifférence des autorités, de même qu’elle a rappelé à tous que l’État n’oublie jamais ses dettes et qu’il est prêt à les honorer, si les disponibilités financières le permettent. Ce qui fait renaître de l’espoir auprès des victimes encore vivantes, dont beaucoup portent les stigmates de leurs blessures, ou leurs ayants droit qui penseront à leurs parents décédés. Enfin !

Pour rappel, l'accident ferroviaire de Mvoungouti est intervenue à la suite de la collision frontale entre un train de passagers parti de Pointe-Noire et un train de marchandises s’y rendant, dans la nuit du 5 au 6 septembre 1991 au niveau de la gare de Mvoungouti, dans le département du Kouilou.

Le bilan fut de 133 morts, dont 104 pour lesquels les corps avaient été retrouvés, les 29 autres étant portées disparus. Plus de 300 blessées de diverses gravités furent dénombrés. Il s'agit de l'accident ferroviaire le plus meurtrier au Congo.

Les morts furent enterrés à Pointe-Noire, dans un carré du cimetière de Mongo Kamba, depuis laissé à l’abandon.

Cet accident pour lequel les blessés furent acheminés à Pointe-Noire et Dolisie, transporta également la catastrophe dans les hôpitaux submergés et montra l’absence de plan sanitaire d’urgence ou plan blanc, pour les hôpitaux congolais.

Depuis, la situation est restée en l’état et chaque catastrophe générant de nombreux malades ou blessés est gérée avec les mêmes tâtonnements, comme si elle était la première.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo Brazzaville