Congo – Médias : Les programmes de Télé-Congo n’accrocheraient toujours pas

Un post de Asie Dominique de Marseille sur Facebook a relancé le débat ces jours derniers, avec le black-out imposé au traitement du coup d’état survenu en Guinée, par la chaîne nationale Télé-Congo. Une pratique qui est loin d’accrocher les téléspectateurs, au point de se demander, qu’a-t-on fait des conclusions du colloque sur les programmes, organisé il y a cinq ans. Un colloque dont l'objectif était, la restauration de la confiance de la chaîne nationale auprès de ses téléspectateurs. Ce qui passait également par un changement de pratiques.

On se serait cru à un cours de déontologie et éthique du journalisme professé par Asie Dominique de Marseille à « ses jeunes cadets » de Télé-Congo, tant avec la simplicité du langage ainsi que des exemples pris sur le volet, le haut conseiller à la Communication a en citoyen libre de ses opinions, posé un problème réel qui a du reste laissé interrogateurs de nombreux congolais, celui de la censure exercée par la chaîne nationale sur les informations ayant trait au coup d’état en Guinée, mises sous le coude par elle.

Il vrai que par-delà le droit d’informer qui est un principe fondamental pour tout média, la ligne éditoriale apparaît comme le chemin de fer qui sous-tend cette action. Une action qui elle-même, est encadrée par la déontologie journalistique, qui vise à définir un contrat social basé sur des valeurs éthiques essentielles qui sont la recherche et la publication de la vérité, la liberté d’expression des opinions et le respect de la personne. Ces valeurs sont stables.

Il n’est pas exclu que le journaliste se heurte à une espèce de ductilité qui le ramène toujours à la complexité d’informer tout en tenant compte de la fiabilité de l’information donnée.

Ainsi, l’objectivité journalistique résulte-t-elle de la capacité à observer, interpréter puis raconter. Cela dégage une information fiable, donc digne de foi, même si cette information se conforme à une ligne définie qui peut être circonscrite en fonction de divers critères, qu'ils soient moraux ou éthiques voire thématiques ou politiques, autrement dit la ligne éditoriale.

Asie Dominique De Marseille relève ainsi que le fait de n’avoir pas traité cette information, même en respectant les prescrits du gouvernement congolais sur cette affaire, est une faute professionnelle. Et cela n’est pas pour conforter le crédit de Télé-Congo.

Il y a cinq ans, à l'ouverture du colloque sur les programmes, le ministre de tutelle et le directeur général n’y étaient pas allés par le dos de la cuiller pour dépeindre la grille des programmes de la chaîne nationale en quelques traits saillants, avec dans l'ensemble, des émissions de mauvaise conception, inconsistantes, mal réalisées et de présentation souvent médiocre, avec peu ou pas de réponses aux attentes des téléspectateurs.

En fait, des programmes dépourvus d'attrait et souvent d'un intérêt réduit au plus simple dénominateur commun avec les consommateurs.

En définitive une grille de programmes pauvre, inconsistante, déséquilibrée et marquée par le temps écoulé. Force est de constater que ce diagnostic n’a jamais été accompagné de la thérapeutique courageuse, celle de la volonté d'un réel changement.

Télé-Congo ne peut reconquérir son public que grâce à un ensemble d'émissions ainsi que des journaux télévisés de qualité. Actuellement, cela fait cruellement défaut à la chaîne nationale.

Un sondage à travers les différentes villes du pays révélerait à coup sûr des résultats peu flatteurs sur l’audience de la chaîne.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville