Congo – Potins de Brazza : Un « policier » pris en flagrant délit de chapardage molesté par la foule et conduit au commissariat

Un homme se disant policier et portant la tenue réglementaire de la Force publique, a été pris en flagrant délit de vol de produits frais, au marché de Moukounzi-Ngouaka, mercredi matin, à Brazzaville. La foule qui s’est ruée sur lui, l’a molesté, avant que des policiers ne le conduisent au commissariat du « Marché Total ».

Il portait la tenue de policier mais n’en avait pas vraiment l’étique et son geste a démystifié le dépositaire de l’autorité publique qu’il semblait être, car l’homme a été copieusement molesté par la foule après avoir été surpris en train de dérober des produits alimentaires.

Entre le retentissement du cri « moyibi » (voleur) et l’action presque simultanée consistant à l’attraper, le pseudo policier n’a pas eu le temps, ni de dissimuler son butin ou encore de se justifier de quelque manière que ce soit.

Le fruit de son chapardage en main le policier s’est trouvé presque inhibé, désarmé de toute autorité. Une pique, puis une autre sans réaction du policier, que la foule sentant l’absence de défense, comme un aveu de culpabilité, est passée aux « choses sérieuses », en lui administrant le « traitement » réservé aux voleurs dans les marchés du Congo où ceux-ci sont molestés sans ménagement, avant d’être livrés aux mains de la police, quand ils ne sont pas simplement lynchés.

L’homme ne doit son salut qu’à l’arrivée des policiers du commissariat du Marché Total qui ont pris en main le malfrat, lui évitant presque un lynchage assuré.

Quoique marchant avec peine, du fait des coups reçu, le pseudo policier a été conduit manu militari, au commissariat, question aussi pour les policiers venus l’appréhender, de ne pas se mettre à dos la foule surexcitée, qui accompagnait la marche vers le commissariat aux cris de « eh mwivi heu ! » (Voici le voleur !)

En dépit de son visage tuméfié et des multiples hématomes qu’il présentait, l’homme a été placé en garde à vue, les temps de dissiper la foule, avant d’être conduit à l’hôpital pour des soins. Il reste d’abord au frais, il a « cosaqué », arguaient les policiers.

S’il est établi que l’homme n’a pas usurpé la fonction de policier en portant indument l’uniforme, celui-ci sera soumis à une procédure disciplinaire devant déboucher sur sa radiation des effectifs de la Police Nationale.

Depuis quelques temps, une véritable chasse est menée contre ceux qui déshonorent l’uniforme. Le Directeur général de la Police Nationale avait prévenu les hommes, « ceux qui se feront prendre, le regretteront ».

En voici donc un qui doit déjà se faire du souci.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville