Les vraies raisons de la déscolarisation et de l’abandon scolaire des jeunes subsahariens

Selon les experts de la Banque mondiale, la déscolarisation et l’abandon scolaire des jeunes subsahariens s’expliquent principalement par :

L’abandon scolaire d’un grand nombre de jeune avant le cycle secondaire.

En effet, il a été constaté qu’un nombre croissant de jeunes ne sont jamais inscrits à l’école ou abandonnent avant le cycle secondaire. Ainsi la moitié des 12-24 ne vont pas à l’école et 1 sur 5 n’y ont jamais été inscrits. Cette observation, se vérifie particulièrement dans les pays subsahariens les plus peuplés.

Les mariages précoces qui limitent la scolarisation des jeunes filles. Souvent privées d’éducation en cycle primaire du fait de leur genre, une partie des filles qui y sont quand même inscrites, dès lors qu’elles sont mariées, obtiennent de moins bons résultats scolaires que les garçons. Ainsi, les filles de 15-24 ans mariées sont plus susceptibles de travailler que des garçons d’âge équivalent.

La vie en zone rurale dont ils ont observé qu’elle accroit systématiquement la probabilité de ne pas être scolarisé, souvent du fait de l’absence de structures scolaires primaires et secondaires à proximité. Ainsi un jeune urbain de la tranche d’âge 12-14 ans à une probabilité d’être scolarisé 8% supérieur à celle d’un jeune rural de la même tranche d’âge.

Le faible niveau d’éducation des parents et ses conséquences chez certains jeunes. En effet, les jeunes de 12-14 ans dont les parents ont achevé leurs études secondaires sont 20% plus susceptibles d’être scolarisés que les enfants issus de familles dont les parents sont peu ou pas instruits.

Le nombre d’adultes qui disposent d’un travail dans le ménage. Avoir un adulte ayant une activité professionnelle dans le foyer accroit de 14% la probabilité que les plus jeunes du foyer soient scolarisés. Elle s’accroit de 21% si 2 adultes du foyer ont une activité professionnelle.

Dans les campagnes notamment, des parents s’abstiennent d’envoyer leurs enfants à l’école car trop éloignée et le parcours pour s’y rendre met en insécurité les enfants. Par ailleurs, l’absence de motivation de certains enseignants, leurs absences répétées ou le manque d’un minimum de confort dans les établissements accélèrent aussi le décrochage scolaire.

Quelles solutions face à la déscolarisation et de l’abandon scolaire ?

Pour combattre chacun de ces problèmes, la Banque mondiale encourage les gouvernements d’Afrique subsaharienne à agir sur la rétention des jeunes dans le système scolaire, la remédiation aux difficultés précités tant par l’enseignement formel que par l’enseignement extrascolaire et l’amélioration de l’insertion professionnel des jeunes.

Edwige KISSINGER