Congo Terre des Légendes et des Lumières : L’hommage de Ouabari Mariotti à Christophe Moukouéké

       A toi,

       Christophe Moukouéké,

Au moment où, sur trois jours, les 27, 28 et 29 juillet 2023, d'abord à Brazzaville, puis à Mouyondzi et à Moukala Village, dans la région de la Bouenza, vont successivement, dans la dignité, se dérouler, ton exhumation et, en dernier ressort, ta ré-inhumation, mes pensées sont tournées vers toi, depuis Paris, en France.

         Toi, Christophe Moukouéké dont j'ai tellement de choses à dire.

Toi qui étais mon recours et mon réconfort lorsque, Ministre de la Justice, sous le Président Pascal Lissouba, j'avais besoin de conseils et d'appui dans des séquences difficiles de mes délicates fonctions.

         De là où tu reposes, pour l'éternel infini, sois certain que tu restes gravé dans mon cœur.

      Ta grandeur, ta générosité, ta capacité d'analyse politique, tes efforts pour rassembler l'UPADS, sans exclusive et sans complexe, toute la durée de ton mandat de Secrétaire Général de ce Parti, demeurent ancrés en moi. Le sont, également, les valeurs que tu as entretenues, ton discernement et ton énergie pour demeurer, de bout en bout, à mon égard, le même Christophe Moukouéké, lorsque, en ta qualité de Ministre de l'Enseignement Primaire et Secondaire, sous le Président Marien Ngouabi, tu me nommes, le 23 juin 1972, premier Proviseur africain du lycée Victor Augagneur de Pointe Noire. Un lycée que je baptiserai, grâce à ta compréhension, lycée Karl Marx, à la faveur de l'indépendance de l'Angola.

        Plus de cinq décennies, après ma charge de Proviseur, je ne cesse de relever, autour de moi, ma gratitude à ton endroit, et de te renouveler mes remerciements. Toi qui m'auras donné l'occasion, par cette nomination, de faire l'expérience d'un poste à plusieurs visages qui m'a formé pour le reste de ma vie.

         De toi, Christophe Moukouéké, tout cela m'est resté en souvenir. Des souvenirs dont j'ai plein la tête. Bien émouvants, sont, en ces instants, les souvenirs de ces souvenirs. Ils continuent de briller en moi, comme des étoiles, dans la nuit noire du ciel.

        Ci-dessous, deux de ces souvenirs, immortalisés par des images. Ils sont spécifiquement marquants, tout autant, par le symbolisme que les images revêtent, le caractère historique de leur contexte que par la charge émotive qu'elles comportent.

L'image de gauche date du 15 octobre 1997. Sur le chemin de l'exil, pour nous mettre à l'abri des violences, lancées le 5 juin 1997, à Brazzaville. Y sont immortalisés le Président Jacques Joachim Yhombi Opango, le Ministre Nguila Moungounga Kombo, toi, Christophe Moukouéké et moi.

Nous prenons une pause, à la frontière entre les deux Congo, au terme d'une circulation routière éprouvante. Dans la photo de droite, toi et moi apparaissons sur le parvis de la Maison Funéraire Batignoles, à Clichy, en région parisienne, le 22 avril 2010. Nous sortions de la triste cérémonie de la levée du corps du Ministre Nguila Moungounga Kombo qui s'en était allé le 14 avril 2010.

        Christophe, Comme d'autres compatriotes, je pleure ton départ. Tellement attristé par cette injustice poignante et définitive qui t'a emporté. Tu avais encore la vie devant toi. Des projets sur lesquels tu misais attendaient d'être exécutés. Tu tenais à la réalisation positive de tes enfants dans leurs parcours. Voir grandir tes petits fils était un de tes objectifs majeurs.

         Malheureusement, le destin en a décidé autrement. Comme il l'arrête, selon son bon choix, pour l'humanité entière.

     Que ta famille, au premier chef, tes enfants, trouvent, à nouveau, de ma part, l'expression de mes condoléances et la traduction de mon soutien agissant.

      Aux populations millénaires des pays Bembé qui perdent en toi une figure de réelle espérance, ma solidarité leur est également acquise.

        Repose en paix, Christophe

      Adieu Ségrégal, contraction de Secrétaire Général de l'UPADS. Tel que je te désignais avec respect et estime. ..

Ouabari Mariotti Paris 27 juillet 2023