Congo – Réinsertion des ex combattants : Euloge Landry Kolelas a patronné une table-ronde sur l’apport des partenaires techniques et financiers

Le programme de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) qui se mène dans le département du Pool, nécessite une mobilisation de ressources pour lesquels, le compte n’y est pas. Le Haut-commissariat à la réinsertion des ex-combattants a par la voix du Ministre Haut-commissaire à la réinsertion des ex combattants, Euloge Landry Kolelas, sollicité samedi 25 mars à Brazzaville, au cours d’une table ronde tenue, salle des conférences du ministère des Affaires étrangères, l’appui des partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux dans la mobilisation desdites ressources. L’adhésion des partenaires augure des jours meilleurs.

La cérémonie s’est déroulée en trois phases à savoir : le moment des allocutions, la présentation du programme qui s’est effectuée en trois modules dont deux par des cadres du Haut commissariat à la réinsertion des ex combattants et un autre par le représentant résidant adjoint du PNUD au Congo. Enfin, la troisième phase a été celle des échanges.

D’un coût global de 8 milliards 300 millions de Francs CFA dont 2 milliards de contrepartie du gouvernement congolais, le programme de Désarmement, démobilisation et réintégration des ex combattants dans le département du Pool, lancé le 31 août 2018 à travers la signature du document programme entre le gouvernement et les Nations unies, appelle à un second souffle, dans la mobilisation de ressources financières, afin d’être mené à terme.

Ouvrant les travaux de la table-ronde, le haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants, Euloge Landry Kolelas a rappelé que« Depuis la date de sa signature jusqu’à ce jour, certaines contraintes structurelles et conjoncturelles n’ont malheureusement pas permis le démarrage effectif du programme DDR-Pool ».

Euloge Landry Kolelas a remercié le Système des Nations Unies pour son appui sans faille dans le processus de paix et a indiqué que le gouvernement congolais avait concrétisé son engagement, en mettant 500 millions de Francs dans le ‘’basket-fund’’ du PNUD, spécialement créé pour le programme DDR.

« Je peux affirmer que le gouvernement congolais vient d’honorer son engagement, mais comme cela ne suffit pas, la communauté internationale est sollicitée pour nous accompagner dans la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre de ce programme, dont la présente table ronde en est le point de départ », a t-il précisé.

Faisant le point des différentes démarches menées auprès des partenaires techniques et financiers, la représentation nationale du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a souligné que la non démobilisation des ex-combattants est un facteur d’insécurité puisqu’ils pourraient échapper au contrôle de leur chef.

Le Pnud a, en effet, insisté sur la cohésion sociale, le développement économique et la prévention des conflits dans le cadre de la mise en œuvre du programme DDR. À cela, s’ajoute le relèvement communautaire pour une population estimée à plus de trois cent mille.

À l’approche des élections de 2026 et 2027, l’agence onusienne a relevé l'importance de démarrer le programme DDR et la prise en compte du département du Pool dans la cartographie d’investissement en cours d’élaboration dans le pays.

C’est ainsi que le représentant résidant du PNUD au Congo, Opia Mensah Kumah, a salué l’engagement politique des autorités nationales qui viennent de verser la contrepartie pour permettre à certains partenaires qui s’étaient engagés à contribuer à hauteur de 75% de se prononcer.

Soulignant la nécessité de prendre en compte le contexte actuel, il a annoncé que quatre autres partenaires se sont ajoutés sur la liste. Le système des Nations unies a aussi réitéré son appui au DDR.

Le représentant du pasteur Ntumi à la table ronde, Ané Philippe Bibi, a salué l’engagement des différents acteurs dans ce processus. Il a également interpellé la conscience collective, notamment celle du peuple congolais sur l’impérieuse nécessité de prendre son destin en main, son respect de la personne humaine ainsi que son engagement à mobiliser les énergies et de les mettre au service du développement, de la paix et de la justice sociale.

« Notre volonté de paix est irréversible. L’état d’avancement du processus de paix dans le département du Pool commande qu’on redouble les efforts en vue de réparer les équilibres rompus au cours des différentes turbulences qu'il a connues. Le relèvement communautaire mérite d’être mis en épingle et susciter massivement l’adhésion de toutes les énergies pour une paix durable dont notre pays a besoin », a déclaré Ané Philippe Bibi.

Ce programme qui est d’une durée de quatre ans, a pour but d’assurer le désarmement, la démobilisation et la réinsertion d’au moins vingt mille bénéficiaires dont 7500 ex-combattants, 2500 associés et 10 000 membres de leurs communautés d’accueil.

Il s’agit d’une opportunité offerte aux communautés du Pool en matière de relèvement communautaire et de relance des activités économiques et agropastorales pour un département qui fut un des principaux greniers du pays.

Rappelons que depuis la signature de l’accord, beaucoup actions ont été menées, parmi lesquelles, le ramassage des armes et le profilage de près de 6000 ex combattants. La mise en place des comités de dialogue et de réconciliation dans les 13 districts et les 2 communes du département du Pool. La libre circulation des biens et services et des personnes. La relance des activités génératrices de revenus ou encore l’exécution des projets pilotes.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville/Sources : HCREC/ADIAC