Congo : La Force publique prend ses quartiers aux frontières gabonaises dans le Niari Forestier

Serait-ce la fin du calvaire pour les populations des frontières avec le Gabon dans le Niari forestier (sud), qui de façon récurrente subissent les razzias de certains éléments incontrôlés de la Gendarmerie gabonaise ? L'arrivée à Dolisie d'un contingent de la Police nationale qui fait route sur Moungoundou-Nord et Mbinda, a de quoi redonner le moral à des populations dont les suppliques sur leurs agressions sont parvenues aux autorités congolaises. Désormais, pour ces gendarmes gabonais qui franchissaient allègrement la frontière, aux fins de nuire aux populations congolaises, ce sera : ''qui s'y frotte, s'y pique''.

Alors que les autorités congolaises et gabonaises se félicitent des relations « excellentes » entre les deux pays, voilà que le Congo voit régulièrement des gendarmes gabonais semer la terreur entre le village frontalier Pana-Dienga et Moungoundou-Nord.

Récemment, des gendarmes gabonais ivres et armés jusqu’aux dents ont fait irruption dans le village Moungoundou-Nord pour torturer et racketter les populations avant de se fondre dans la nature. Ces derniers ont déversé leur furie sur les jeunes et femmes du village Moungoundou-Nord trouvés sur place, avant de disparaître avec 100.000 fcfa, 14g d'or, la moto de type Djakarta KTM appartenant au jeune congolais Kévin.

Selon les témoins, les sbires gabonais en treillis ont attaché et molesté le jeune Kévin. Les assaillants ont emporté aussi des coqs, bananes et moutons des villageois.

En février 2019, les gardes-frontières gabonais ont tiré sans sommation sur des orpailleurs congolais et tué l’un d’eux, Aristide Boukongou, 32 ans, dans la forêt de Moungoundou-Nord.

Ce n’était pas la première fois que les gardes-frontières gabonais tiraient sur les jeunes congolais dans la forêt de Moungoundou-Nord.

En août 2019, plus de trente (30) jeunes orpailleurs congolais ont été enlevés de force par des gendarmes gabonais sous prétexte que ces derniers avaient franchi la frontière gabonaise dans la forêt se retrouvant du côté gabonais pour exploiter l’or. La situation reste confuse jusqu’à ce jour et les parents de ces jeunes congolais s’inquiètent à Moungoundou-Nord car les autorités de deux côtés ne réagissent pas.

Fidèle à sa politique de bon voisinage, la Force publique congolaise s'est donnée du temps, en privilégiant d'autres canaux que ceux des Hommes en armes, pour que cessent ces pratiques qui hélas, ont endeuillé des populations qui ne cherchent qu'à vivre paisiblement sur leur sol.

Mais, il y'a un temps à tout. Ce déploiement est tout autant dissuasif que le Ministre de l'Intérieur se rendra lui-même, sous peu sur zone, afin de repréciser aux Hommes le caractère républicain de cette mission. Une mission noble, celle de la défense de la Patrie, en assurant l'intangibilité des frontières et en garantissant la libre circulation des personnes et des biens.

Voilà qui est  Sens du Devoir !

Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville