Congo : Une loi électorale adaptée pour des élections apaisées

Les deux chambres du parlement congolais ont respectivement achevés les travaux de leur session extraordinaire. La 5ème pour l'assemblée nationale et la 30ème pour le sénat.

Dans les deux chambres, outre les autres affaires inscrites à l'ordre du jour desdites sessions, les travaux ont également porté sur la nouvelle loi électorale afin de l'adapter aux préoccupations émises par les acteurs politiques congolais.

Le texte de la nouvelle loi électorale ainsi adopté de part et d'autre apporte quelques réponses aux préoccupations de l’opposition.

Au nombre des nouvelles dispositions, il y a entre autres, l’indépendance de la Commission nationale électorale indépendante (CNEI) que les leaders de l’opposition ne cessaient d’appeler de leurs vœux.

Le nouveau texte stipule en son article 17 que «la CNEI est un organe indépendant, doté d’une autonomie financière. Au sens de la présente loi, l’indépendance s’entend de la capacité de fonctionner effectivement et de prendre des décisions concernant l’organisation, la gestion et la conduite des opérations électorales».

Lors de la présentation de ladite loi, le ministre de l'intérieur Raymond Zéphyrin Mboulou rappelait que par cet acte, l'Etat aliénait une partie de ses prérogatives, ce pour l’intérêt supérieur de la nation.

L’autonomie financière de la CNEI consacrée par la loi devrait lui permettre de disposer d’une certaine efficacité supplémentaire, ainsi que d’une plus grande marge de manœuvre dans l’organisation des votes.

La nouvelle loi électorale a aussi permis de concilier les points de vue de la majorité gouvernementale et de l’opposition en autorisant l’usage du bulletin unique de vote qui fait également partie des exigences de l’opposition congolaise exprimée lors des différentes concertations avec le pouvoir.

Elle fixe les frais de candidature à l’élection présidentielle à 25 millions de francs CFA non remboursables, contre 5 millions de francs CFA pour l’ancienne loi ; 1 million de francs CFA aux élections législatives, contre 100 mille francs CFA ; 500 mille francs CFA pour la liste aux élections locales, contre 100 mille francs CFA.

Ces nouvelles dispositions et bien d’autres contenues dans le nouveau texte semblent marquer un tournant important dans la gouvernance électorale au Congo.

Le président de l'Assemblée nationale Justin Koumba a émis le souhait que les animateurs de cette nouvelle loi soient choisis avec toute la rigueur qu'édictent les missions dont ils auront la charge. En cela, le génie congolais devra s'exprimer.

Les congolais sont appelés aux urnes pour le scrutin présidentiel le 20 mars 2016. Ce vote sera le premier laboratoire des innovations contenues dans la nouvelle loi électorale.

Benoît BIKINDOU