France : la charge ultra-violente du redoutable activiste gabonais Régis Kouedé contre Ali Bongo

C’est sans doute vis-à-vis du Président de la République Gabonaise, Ali Bongo Ondimba que le redoutable activiste gabonais, Régis Kouedé, plusieurs fois persécuté et agressé par ses compatriotes proches du pouvoir de Libreville, s’est montré le plus critique, le qualifiant de “fantôme”.

«Ce n’est pas la personne d’Ali Bongo Ondimba que nous allons vaincre en 2023, mais mieux, son idéologie. Ce système dont il est le porte-drapeau, le porte-parole et l’exécutant », a déclaré Régis Kouedé à la presse française et africaine, avant d’enchaîner : «la personne d’Ali Bongo ne nous intéresse pas car elle est fondamentalement inintéressante. Le Gabon se conforte chaque jour un peu plus dans sa position de dictature féroce. Opposants et activistes en paient davantage un lourd tribut. La police politique à la solde du pouvoir traque tous ceux qui osent dénoncer l’oligarchie cleptomane en place. Ali Bongo Ondimba a montré une nouvelle fois sa mauvaise foi et son incapacité à gouverner et à répondre positivement aux besoins et aux attentes des gabonais ».

«Pendant que la mal gouvernance bat son plein chez nous, pendant que la corruption atteint son sommet, pendant que l’on continu encore à tuer, les crimes rituels, les autres pays avancent, se développent et adoptent des bonnes politiques de gouvernance et de développement socio-économique. L’avenir du peuple gabonais ne se dessine pas sur la dictature et l’autoritarisme », a ajouté l'une des figures de proue du mouvement « Ali Bongo Dégage ».

«La prochaine présidentielle, ce sera tout sauf Ali Bongo. Nous voulons construire un Gabon loin de la fraude électorale », a conclu le jeune activiste.

Très passionné pour son pays et donc engagé politiquement, il a promis battre campagne pour le compte de l’opposition gabonaise dans les villes françaises en 2023 pour tenter de convaincre ses compatriotes à barrer la voie à Ali Bongo.

Vraisemblablement peu intimidé par les attaques physiques et verbales incessantes des partisans d’Ali Bongo au bord de la Seine, le jeune opposant, fiché par les sévices de renseignements gabonais, incite Ali Bongo à renoncer à sa candidature en 2023 pour s’occuper de sa santé.

Ali Bongo, après une décennie au pouvoir et un AVC, assure qu'il ira "au bout" de sa "mission".

Dans le premier entretien accordé depuis son accident vasculaire cérébral en 2018, le président gabonais dit se sentir de "mieux en mieux chaque jour".

Il a été réélu en 2016 pour sept ans au terme d'un scrutin contesté par l'opposition. L'annonce de la victoire du Président Ali Bongo, devant son adversaire Jean Ping, avait suscité le 31 août 2016 des violences rares dans le pays. Elle sera néanmoins validée par la Cour constitutionnelle le 24 septembre.

Caroline DUPUIS / Les Echos du Congo-Brazzaville