Nigeria - Terrorisme : Un faux cortège d'enterrement pour convoyer des armes auprès de Boko Haram

Les Forces armées nigérianes ont intercepté il y a quelques jours, un faux convoi funèbre dans la région de Maiduguri où sévissent les terroristes de Boko Haram. En lieu et place d’un macchabée, le cercueil contenait plutôt des armes et munitions destinées à Boko Haram.

Les services de renseignement nigérian se demandaient bien comment Boko Haram s’approvisionnait en armes et munitions, la prise effectuée par l’armée nigériane lève un coin de voile sur ce trafic en arme qui impliquerait quelques « huiles » de la hiérarchie militaire.

Deux femmes éplorées pleurant à chaudes larmes, aux milieux des hommes des plus stoïques, le contraste dans l’affliction a fini par éveiller les soupçons des militaires nigérians, sur ce convoi funèbre dont le pasteur vêtu de ses habits liturgiques accompagnait le défunt jusqu’à sa dernière demeure, dans cette zone hostile aux chrétiens qui, croisant la route des hommes de Boko Haram, signeraient leur arrêt de mort.

Pour lever toute ambigüité sur le convoi funèbre, les militaires ont tenu à inspecter le corbillard de fortune, en en retirant le cercueil. Grand a été leur étonnement, face au poids très élevé du cercueil. Aussi ont-ils voulu voir, à quoi ressemblait ce cadavre exagérément lourd.

En ouvrant le cercueil, ils ont plutôt trouvé des armes et des munitions bien rangées, à la place du macchabée.

Les hommes et les femmes qui usaient de stratagèmes pour convoyer des armes et des munitions destinées à ravitailler les hommes de Boko Haram ont tous été arrêtés. De leurs interrogatoires, il ressort que certains haut gradés de l’armée seraient impliqués dans ce trafic.

Boko Haram est un mouvement insurrectionnel et terroriste d'idéologie salafiste djihadiste, originaire du nord-est du Nigeria et ayant pour objectif d'instaurer un califat et d'appliquer la charia. Après l’arrestation puis l’exécution de son chef Mohamed Yusuf en 2009 pendant l'insurrection de Maiduguri, Boko Haram est depuis lors entré dans la clandestinité avec à sa tête Abubakar Shekau.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville