Le torchon brûle encore entre Paris et Libreville

Le Gabon a pris l’engagement dimanche de rappeler officiellement son ambassadeur en France, Germain Ngoyo Moussavou, pour consultation suite aux propos du Premier ministre français Manuel Valls qui a affirmé samedi soir dans une émission de la chaîne de télévision France 2 qu’Ali Bongo Ondimba n’était pas élu en 2009, du moins «pas comme on l’entend».

Le rappel à Libreville au Gabon de Germain Ngoyo Moussavou, l’ambassadeur du Gabon en France, est le signe de nouvelles tensions entre les deux capitales qui n’en ont manqué depuis l’arrivée des socialistes au pouvoir.

Il est vrai que les relations entre Paris et Libreville n’ont jamais été un long fleuve tranquille.

Depuis 2009 en effet, c’est la troisième fois que le gouvernement gabonais rappelle son ambassadeur en consultation. Il y a eu notamment la crise née de la confiscation de l’avion présidentiel il y a quelques mois. D’autres sujets ont fait l’objet de crispations entre les deux capitales, notamment la mise en garde à vue du directeur de cabinet du président de la République, Maixent Accrombessi à la PJ de Nanterre, puis de celle de Seydou Kane, un autre proche du chef de l’Etat gabonais.

Ce n’est pas la première fois que l’élection d’Ali Bongo en 2009 est contredite en France. Déjà, dans un documentaire titré «Françafrique – 50 années sous le sceau du secret», signé par Patrick Benquet et diffusé en décembre 2010 sur France 2, des personnalités françaises, de droite comme de gauche, avaient édifié l’opinion française sur ce qui s’était passé en 2009 lors de cette présidentielle. «On a inversé les résultats au bénéfice d’Ali Bongo», avait déclaré un ancien Conseiller Afrique de l’Elysée.

Germaine Mapanga