France – Présidentielle : À chacun son jour noir d'avril

21 avril 2002, la défaite historique de Lionel Jospin envoyait « papa Le Pen » au 2eme tour. 23 avril 2017, les défaites conjuguées de François Fillon et Benoît Hamon propulsent « la fille Le Pen » au second tour. Chez les Républicains, on fustige déjà la témérité de François Fillon qui a conduit son camp à une défaite stupide pour un scrutin que l'on jugeait imperdable.

François Fillon n’accède pas au second tour, « malgré tous mes efforts, les obstacles ont été trop nombreux. J’assume mes responsabilités. Cette défaite est la mienne. C’est à moi seul de la porter », a t-il souligné dans une allocution aux accents d'adieu.

Dans la cinquième république, c'est la première fois que la droite n'accède pas au second tour. Chez ''Les Républicains'', c'est désormais le branle bas d'un combat fratricide qui va se régler aux « longs couteaux » entre-temps cachés dans le dos, mais qui reluisaient tout de même au soleil.

« Ce n'est pas la défaite du parti, c'est c'est celle d'un homme, François Fillon. La direction du parti devra néanmoins en répondre parce qu'elle n'a pas eu le courage de prendre une décision ferme, débarquer Fillon, alors que celui-ci était empêtré dans des affaires annonciatrices d'un échec », a asséné Rachida Dati sur un plateau de télévision.

Georges Fenech, député "Les Républicains" du Rhône qui avait appelé très tôt François Fillon à renoncer à la présidentielle demande la démission des dirigeants de son  propre parti. 

« Il y a une très lourde responsabilité des responsables du parti et j'en appelle à l'examen de conscience des dirigeants des Républicains qui nous ont amené ici. Je demande leur démission » .... Et de citer des noms : «  les Retailleau, les Accoyer et dans une moindre mesure, les Wauquiez qui portent une responsabilité morale, ils nous ont conduit à un désastre inéluctable ».

Désormais que tout est consommé, il faut régler en interne le cas Fillon, celui-là même qui a fait perdre à sa famille une élection presque gagnée à l'avance.

François Fillon a fait savoir qu'il ne conduira pas le combat des législatives. La réunion du bureau politique des Républicains s'annonce houleuse avec des bouleversements en profondeur attendus.

Benoît BIKINDOU