Bientôt une école pour sorciers et un diplôme en sorcellerie au Bénin

Florent Eustache Hessou, journaliste et écrivain béninois qui intègre désormais le cercle restreint des Docteurs en sociologie de développement de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) après avoir soutenu une thèse inédite sur la sorcellerie, a annoncé qu’il va créer la première école en sorcellerie au Bénin. Cette école formera des sorciers et délivrera des diplômes ès sciences en sorcellerie.

L'école qui est la deuxième du genre en Afrique après celle d’Afrique du Sud, selon Florent Eustache Hessou, formera en sorcellerie et à la magie noire.

Tout comme les ingénieurs et les médecins, ainsi que des pasteurs qui vont à des universités pour apprendre davantage sur leur ministère, les sorciers et sorcières devront aussi aller à l'école pour apprendre à utiliser leurs dons en conséquence.

Sa thèse de doctorat fait beaucoup jaser au Bénin parce qu’elle parle de la sorcellerie. Un grand sujet tabou que le journaliste et animateur culturel a exploré dans son travail de recherche.

« Représentations sociales de la sorcellerie (AZE) chez les fon du Sud-Bénin » est le thème de cette thèse de doctorat soutenu le 10 novembre dernier à l’Université d’Abomey-Calavi.

«Les gens ont tellement peur de la sorcellerie et j’ai voulu la désacraliser, la déconstruire pour lui donner une nouvelle orientation scientifique afin que les gens arrêtent d’en avoir peur. Pour moi, la sorcellerie, c’est une connaissance, un savoir, une super intelligence. C’est la capacité que chacun a à performer dans quelque chose », explique le nouveau Docteur en sociologie de l’Uac.

A ses dires, la redéfinition de la sorcellerie lui enlève toute connotation négative pour la rhabiller et en faire un facteur de développement.

« Lorsque quelqu’un est devenu performant dans quelque chose, on peut changer les paramètres et l’appeler sorcier », a fait savoir Florent Eustache Hessou qui précise par ailleurs que la sorcellerie est « la super intelligence des africains qui font le développement et non les africains qui se transforment en oiseaux et qui tuent ».

En effet, il est foncièrement convaincu que la sorcellerie n’est « qu’une batterie de connaissances qu’on peut utiliser pour le développement » et il l’a démontré dans sa thèse.

« Si on regarde ça de très près, on doit pouvoir trouver des mécanismes pour un petit brin de positivité, pour une petite lumière de développement » a réitéré l’animateur culturel.

A l’issue de sa présentation et les réponses apportées aux questions des examinateurs, le jury en délibérant, a apprécié la pertinence et l’originalité du sujet de Florent Eustache Hessou et l’a élevé au grade de Docteur en sociologie anthropologie de développement de l’Uac avec la mention très honorable et félicitations.

Rappelons que le Prof Dodji Amouzounvi a été le directeur de cette thèse.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville