Brazzaville : Le casse-tête des fuites d’eau, LCDE fait la sourde oreille

Les données brutes ont de quoi inquiéter. Le réseau de distribution de Brazzaville présente le taux de fuite le plus élevé du pays avec un litre sur deux dans la nature. Trop d’eau s’échappe des réseaux vieillissants à l’heure de la raréfaction de la ressource et du réchauffement climatique. Un gâchis qui joue indirectement sur les factures d’eau des brazzavillois. Le problème n’est pas nouveau. Son ampleur varie selon les arrondissements. A cet égard, le septième arrondissement Mfilou n’est pas un bon élève. Au quartier l’ombre du plaisir par exemple, les populations ne savent plus à quel saint se vouer. L’eau est partout sauf dans les robinets.

Au quartier l’ombre du plaisir à Mfilou, bénéficier de l’eau potable 24h/24 relève du miracle. Et lorsque le précieux liquide daigne pointer le bout de son nez, un phénomène bien connu des populations se manifeste : les fuites d’eau en raison des tuyaux percés. Une situation gênante, causant bien de soucis.

En effet, ces fuites occasionnent la dégradation des voies, favorisent l’émergence de zones boueuses sur des routes non bitumées et les pistes, rendant difficile la circulation des véhicules et surtout des piétons.

Sur les deux avenues qui encadrent le marché l’ombre, il y a des zones où les fuites sont tellement importantes qu’elles ont formé des “ruisseaux“, encore plus dans les zones sous-intégrés.

Le phénomène des fuites d’eau a tellement pris de l’ampleur, que La Congolaise des Eaux (LCDE) semble être dépassée par les évènements.

Résultats des courses, les populations trinquent et des milliers de m3 d’eau potable se déversent dans la nature.

Les populations de Mfilou dénoncent les « tuyaux de la honte » et demandent à La Congolaise des Eaux de détecter, anticiper et limiter les fuites de réseaux d’eaux vieillissants qui laissent échapper en moyenne 20 % d’eau potable.

Un gaspillage qui peut être limité.

Il y a de vrais défis à relever en termes de gestion de l’eau, avec notamment le changement des pratiques et avec l’affirmation des priorités dans les activités économiques.

Au lieu de construire de nouveaux tuyaux il faudrait aider les communes à limiter les gâchis en remplaçant les nombreux tuyaux de la capitale congolaise percés.

Vivement que les pouvoirs publics et La Congolaise des Eaux trouvent une solution idoine à cet épineux problème, qui ne touche pas que Brazzaville mais également l’intérieur du pays.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville