Environnement : quand l’école congolaise se met au vert

Alors que la notion de développement durable s’impose dans la société, l’école joue plus que jamais un rôle essentiel dans la formation de futurs citoyens respectueux de l’environnement. Si de nombreuses initiatives sont menées, leur concrétisation sur le terrain dépend en grande partie de l’investissement de nombreuses associations qui font également la part belle à l’éducation au développement durable à l’école, à l’instar de ASU MONDE (sa branche Congolaise FSU), Les amis du Bassin du Congo, Doigts verts et la société Werecycle. Ils se sont mis en collectif pour ne pas rater le rendez-vous du 5 Juin dénommé Journée Mondiale de l’Environnement pour lancer une campagne de sensibilisation sur le thème : « La restauration des écosystèmes » au Complexe scolaire Emonaya à Djiri, dans le neuvième arrondissement de Brazzaville.

Du 5 au 30 juin 2021, ces acteurs du développement durable exerçant dans la protection de l’environnement au Congo-Brazzaville ont jugé indispensable d’apporter aux élèves, dès leur plus jeune âge, une formation qui leur permette de saisir les problèmes de l’environnement de façon intelligente et constructive.

L’échange avec les élèves du Complexe scolaire Emonaya à Djiri s’est déroulé avec le jeu de questions-réponses comme dans une salle de classe sur les notions de base liées à la protection de l’environnement.

Les membres de ces associations ont montré aux jeunes adolescents les bienfaits de la nature qui permet d’assurer leur protection et leur survie. Ils les ont exhortés au respect de la nature en ajoutant qu’ils ont besoin des connaissances pour leur vie future et d’un environnement sain.

Les activités que le collectif compte réaliser du 5 au 30 Juin 2021 sont :

La sensibilisation environnementale en milieu scolaire, la constitution des clubs des ambassadeurs environnementaux au sein des établissements scolaires, la sorties vertes en extra scolaires et un concours inter écoles avec la remise des prix aux meilleures écoles qui auront à terme monté un club environnemental et dont les ambassadeurs auront sensibilisés leurs familles et leurs quartiers au tri sélectif des déchets.

Il y aura également le prix de la Meilleure Famille. Ce prix sera donné aux familles des ambassadeurs qui auront accompagnés leurs enfants à la mobilisation et au collecte de déchets et à la mise en place du tri sélectif et au changement d’habitude de consommation en terme du charbon écologique. (Charbio).

On rappelle qu’au Congo-Brazzaville, l’enseignement à l’environnement dans les écoles primaires et collèges est essentiellement le fruit d’initiatives spontanées.

On déplore des pratiques assez disparates à cause notamment du manque de formation des enseignants et d’un contexte institutionnel flou.

Si des efforts ont été accomplis, on est encore loin du compte, encore plus à l’heure où « l’urgence écologique » est devenue une priorité, si ce n’est la priorité.

En pleine campagne électorale pour la présidentielle du 21 mars dernier, le candidat Denis Sassou-N’Guesso a suggéré qu’il faut entreprendre la diffusion large de la culture de la protection de l’environnement. Cela passera par l’inscription dans les programmes scolaires des notions de base de protection de l’environnement, la mise à disposition des outils de sensibilisation sur les risques liés à la mauvaise gestion de l’environnement.

Pour Denis Sassou N’Guesso, il faut informer aussi l’ensemble de la population à travers des émissions radiotélévisées en rapport avec la protection de l’environnement et mettre en place une plate-forme de concertation nationale.

Pour réussir ce pari, Denis Sassou-N’Guesso a proposé également la modernisation du système de gestion des déchets, la valorisation de l’économie circulaire par la création des chaines de valeur, l’élimination des décharges à ciel ouvert et les dépôts non contrôlés des déchets, la prévention , la lutte contre les érosions, la prévention des inondations et le développement des mécanismes du contrôle technique des voitures, en mettant un accent sur le respect des normes anti-pollutions.

Pour aboutir à l’appropriation du développement durable, il faut, également, étoffer la législation et renforcer la réglementation sur l’environnement, à travers le renforcement du cadre juridique sur la gestion des risques des catastrophes environnementales, sur la pollution, ainsi que l’instauration d’une fiscalité environnementale incitative.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville