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Roga Roga a appuyé plus fort là où ça fait mal !

La rumba congolaise, on en parle toujours en bien et en mal ! Aujourd’hui, on n’a pas le temps de savourer une gamme de musique que déjà s’entend, un cheveu dans la soupe, le nom d’un homme riche, d’un héritier,  Bref ! La rumba congolaise a dérapé vers une source au succès. Comme en Economie la mauvaise monnaie chasse la bonne, la musique faite par l’actuelle génération a enseveli sous les décombres de la médiocrité celle léguée par les LUAMBO Makiadi et Jean Serge Essous.

Aucun doute, les chanteurs actuels disposent de quelque savoir musical. Mais ils sont dénués de quelque imagination. Or, « l’imagination est plus importante que le savoir », pour paraphraser Albert Einstein.

La guerre des textes a cessé d’exister au grand dam de la vie. Certains dans un langage cru et amer tombent dans la provocation et l’insulte des congolais qui ont choisi la France comme terre d’accueil pour dessiner leur avenir, en toute confiance, et tourner le dos à l’assistanat perpétuel. C’est le cas de Roga Roga, musicien engagé du groupe Extra Musica de Brazzaville.

Pour les congolais de la Diaspora, Roga Roga est tombé plus bas en chantant « Oyo eko ya eya » qui se traduit littéralement par advienne que pourra. Dans cette mélodie très saccadée, l’artiste tire les balles en caoutchouc sur ses propres compatriotes qui ont fait sa gloire sur la place de Paris.

Roga Roga présente un congolais de France toujours fauché comme un rat d’église. Fatigué par l’éternelle tradition maison- métro-boulot-dodo et phagocyté par des factures impayées, il ne sait plus à quel saint se vouer. Ce qui justifie d’ailleurs sa haine contre les hommes politiques du Congo qu’il vilipende de manière irrépressible à travers les réseaux sociaux.

Pour Roga Roga, les vêtements restent la seule richesse des congolais de France oubliant que le Congo-Brazzaville et l’élégance ont une vieille histoire commune ; c’est une image intemporelle que de voir, un samedi ou un dimanche, les sapeurs congolais dandiner sur la plus belle avenue du monde (Les Champs Elysées). L’artiste a oublié aussi que « savoir s’habiller est la première forme de politesse » et que récemment le célébrissime Norbat de Paris a fait la fierté de toute une nation et de tout un peuple sur M6 à travers son émission mythique « Les Rois du Shopping ».

«Que sait-il réellement de la vie en France et des congolais de France ? », se demande la majorité des congolais interrogés.

Les congolais de France s’assument grâce aux revenus tirés de leur débrouillardise. Avec ses mêmes revenus ils apportent une aide substantielle à leur famille au Congo et contribuent, à travers la création des PME et PMI, au développement socio-économique du Congo.

Roga Roga a été tout simplement rattrapé par cette maxime qui stipule que «celui qui veut faire l’ange, fini toujours par faire la bête ».

Verckys composa « Nakomi Tunaka », Mpassi Gongo Mermose  lui répondit par « A mon avis ». Verckys dégaina de nouveau par « Sakumuna ». Pour répondre à « Pont sur le Congo » de Franklin Boukaka, African Jazz sortit « Ebalé ya Congo ».

Roga Roga devrait s’aligner sur ce registre s’il veut gagner la lune et éviter de confondre de cible car le mal du Congo, ce n’est pas le congolais de France qui a compris tous les maux qui paralysent son pays, avant de faire comme la girafe qui a pu allonger son cou parce qu’il n’avait plus rien à manger par terre.

Germaine Mapanga