Vital Fouemina annonce son retour imminent sur le marché des œuvres phonographiques

En séjour à Brazzaville, l’artiste musicien, auteur-compositeur, interprète et chanteur congolais Vital Fouemina annonce la sortie d’un nouveau single intitulé « Kimpa Vita », qui va marquer son retour dans le domaine discographique. Après quelques années d’hibernation sur le plan musical, l’artiste musicien de la diaspora congolaise de France s’est donné de la matière, en initiant un nouveau concept musical : ’’Kongo’’. L’annonce a été faite lors d’une interview exclusive que l’artiste nous a accordée.

LES ECHOS DU CONGO-BRAZZAVILLE : Pour une surprise, s’en est vraiment une ! Vital Fouemina, en tant qu’artiste musicien, que nous vaut cette venue au bercail ?

VITAL FOUEMINA : Ho ! C'est vrai que la première chose qu'il faut dire, c'est quand-même le bercail comme vous avez dit, pour revenir de temps en temps. Voilà le motif de ma présence ici, à Brazzaville. Je profite du beau temps.

LEC-B : Vital, vous êtes dans la musique depuis quelques années, vers les années 90 précisément, avec un titre révélateur, ‘’’Lukaya lua zala’’, qui a eu un franc succès, un chef-d’œuvre disons.

V.F. : Ça, c'est la phrase de la personne qui avait programmé, Ernest Mvouama et Balou Canta. C’était, les deux maestro. A l’époque, moi, j’étais néophyte, je m’étais confié à eux, et se sont eux qui ont réalisé la chanson. Mais, c'était ma mélodie musicalement parlant, tout ce qui était mélodie, le background, était assuré par Ernest et Balou. Et, donc, la phrase de chef-d’œuvre, juste après coup, c'est Ernest qui dit : c’était un chef-d’œuvre.

LEC-B : Ernest Mvouama et Balou Canta ?

V.F : Ernest va bien, tout le monde se tourne vers la religion, bon, on fait toujours la musique, mais il est pasteur maintenant. On ne laisse pas tomber la musique, programmer une chanson, il écoute d'abord de quoi il s’agit. Quant à Balou Canta, nous sommes toujours en contact permanent, il n’y a pas de problème, tout se passe bien.

LEC-B : ‘’Mère Jo’’, ‘’Lukaya lua zala’’ puis les autres, qu’est-ce que Vital a pu proposer aux mélomanes entre ces belles œuvres précitées ?

V.F. Oui ! Vous savez, quand on fait des telles œuvres, qui deviennent des chefs-d’œuvre, pour en faire d’autres, ce n’est pas évident. Une chose est vraie, quand je suis venu faire ma promotion ici, en 1992, le marché était un peu vierge, donc on a profité de cet espace libre qu'il y avait à l'époque pour s’imposer. A l’époque, je me souviens, il y avait : Chiden Dembuta, Rapha Boundzeki, Fernand Mabala, Aurlus Mabélé, Mamy Claudia et Samba Djo, du côté de Pointe-Noire puis les autres jeunes musiciens très talentueux, qui rivalisaient d’ardeur. J’avoue que c’était une sorte d’émulation. La rivalité était de bonne guerre. Une que je regrette aujourd’hui. Les réseaux sociaux n’existaient pas encore, il n’y avait que les Radios puis les Télévisons, les journaux aussi. A mon avis, je pense que, c'était plus facile pour nous artistes de faire la promo de nos œuvres musicales, parce que la multiplication des canaux c'est bien, mais les gens zappent tellement très vite, ils zappent. Alors qu'à l'époque, moi je me souviens, c'était avec Jean-Raymond Albin Lebanda sur Radio Congo, qui chaque matin, avait pris le temps de balancer ma chanson ‘’Mère Djo’’ et c'est comme ça que les gens sont parvenus à mémoriser le morceau. Mêmement à la Télévision avec les Charly Noël, Médard Milandou, Sébastien Kamba, à l’époque, directeur des programmes à Télé-Congo, le grand réalisateur que fut Francis Massamba (paix à son âme), et les autres. D’ailleurs, en ce temps-là, on avait organisé une émission, « Vidéo 45 » avec Charly Noël à Olympic Palace, qui avait eu un écho favorable. Maintenant ça se fait aussi mais, j’ai l’impression que les gens zappent trop vite. On reçoit quelque chose le matin par le biais de partage mais après, on passe sitôt à autre chose.

LEC-B : En ce début d’année, qu’est-ce vous réservez aux nombreux mélomanes qui aiment la musique de Vital Fouemina ?

V.F. : C'est pour cela que je vis avec un single, qui en réalité est un concept, le concept « Kongo », allusion faite au Royaume Kongo dit « Kongo dia Ntotéla ». Je commence un single, un 2e, un 3e et puis à la fin, je fais un album dans ce même concept « Kongo ».

LEC-B : Et qu’est-ce que nous propose le concept « Kongo », dans ce premier single ?

V.F. : Le premier single que je propose c'est Kimpa Vita, je parle de Kimpa Vita, on ne peut pas changer l’histoire. Kimpa vita a existé, elle est née en 1684 à Mbanza Kongo et est morte à Evolulu, dans le Royaume Kongo, l’actuelle République d’Angola. Elle a vécu au XVIIe siècle, donc, moi, je raconte l’histoire, je prends les éléments historiques et je la chante musicalement parlant. Pour moi, moi c'est quelque chose d'éducatif.

LEC-B : Pourquoi ce choix sur Kimpa Vita ?

V.F. : Je m’appelle Vital ! Ce n’est pas loin se Vita. Vital = Vita (de Kimpa), donc, j’ai vite fait ce lien anthroponymique. Je vais vous raconter une anecdote, un fait que j’ai vécu en Amérique, plus précisément en Jamaïque, avec mon épouse (elle est d’origine Jamaïcaine), c’est là où j’ai rencontré les Kongo. Quand on m’a dit que celui-là est Kongo, après avoir fait connaissance, eux, ils me prenaient pour leur ancêtre. Ils me parlaient de Kimpa Vita, de Simon Kimbangou, en fait, ils voulaient en savoir un peu plus de moi, de mes origines Africaines, mais moi, ne maitrisant rien de cela, ne pouvais leur donner des informations fiables, je n'avais pas grand-chose à dire parce que je m'étais pas préparé et je me suis dit, il fallait que je me prépare. En ce moment, c'est sûr que quand je repartirai j'aurai assez d’arguments. Ils aiment bien les colloques, les symposiums, et cette fois-ci je veux profiter. Je lis des livres sur Kimpa Vita et quand je partirai pour l’Amérique, ça sera pour mettre en streaming le single.

LEC-B : Et, à quand le single ?

V.F. : Il est disponible, mais pas encore mis en streaming. Vous savez, si vous mettez ou placez une chanson en streaming sans aucune publicité, sans aucune promotion préalable, personne ne va le chercher. Cette phase commence par informer d’abord le public. Dès que je repars pour Paris, j’enchaine avec la promotion du single. Je vous révèle que, j’ai été accompagné par Jouhnny Claude, qui a longtemps joué avec Aurlus Mabélé, une chanteuse de la RDC, qui était avec Bozi Boziana plus un ancien guitariste de papa Wemba.

LEC-B : La musique congolaise de Brazzaville, à Paris, en Europe, aux États-Unis là où vous allez comment se porte-t-elle ?

V.F. : Couci-couça ! Je vous l'avais dit, les réseaux sociaux ont changé la donne, donc les réseaux sociaux ayant changé la donne, pour être présent, c'est un problème d'image, les images se font. Mais, de l'autre côté du Congo Brazzaville, c’est un mastodonte. De ce point de vue, ils inondent tellement que nous quand nous sommes sur le marché, c’est à peine qu’on est visible. Du coup, il y a une répercussion sur le résultat. Les artistes du Congo-Brazza existe, mais pas trop visible sur le terrain.

LEC-B : Votre message à vos fans, les mélomanes ?

V.F. : Vous savez, la musique c’est dans mes tripes, j’en ferai toujours tant que le Bon Dieu me donnera l’inspiration et le souffle de sa vie. Rassurez-vous chers fanatiques, je vous ferai toujours plaisir, je vous partagerai le bonheur que vous éprouvez lorsque vous écoutez, sous savourez mes chansons. Le bonheur est ainsi partagé. En tout cas, merci Saint-Val, merci à tous les frangins, les mécènes qui continuent de nous faire confiance. Grand merci à Radio-Congo, qui ne cesse de promouvoir notre musique, notre culture en général.

Propos recueillis par Valda Saint-Val, Correspondant des Echos du Congo-Brazzaville